Le RSCA le plus minable depuis 10 ans

Bruno Govers

Compte tenu du nul concédé par le Standard à Dender, Anderlecht aurait pu se replacer un tant soit peu dans la course au titre en cas de succès. Les Mauves ne se sont jamais donné les moyens de cette ambition, n’inquiétant Stijn Stijnen qu’à une seule reprise, en toute fin de partie, par l’entremise de Serhat Akin. C’est évidemment peu, beaucoup trop peu, pour un candidat à la première place.

Au train où vont les choses, les Sportingmen auront fort à faire pour être européens, eux qui sont devancés actuellement par une demi-douzaine de clubs, dont le Cercle Bruges et le Germinal Beerschot. Comment les Bruxellois ont-ils pu tomber si bas ?

1. Un bilan affligeant

24 points sur 48 à un match de la trêve.

En 16 parties, les Sportingmen ne se sont imposés que 6 fois et présentent un bilan qui n’avait plus été aussi catastrophique depuis ArieHaan en 1998-99. A l’époque, ils avaient débuté par un 23 sur 48. Leur septième place intermédiaire au classement, à l’heure actuelle, constitue également leur ranking le plus bas à dater de cette même saison de sinistre mémoire.

Anderlecht fait également partie, à ce stade de la saison, du peloton des plus médiocres champions européens en titre. Parmi les nations huppées, seul Stuttgart fait moins bien que lui. Mais le reste caracole en tête. C’est le cas de Lyon, du Real Madrid, de l’Inter, du FC Porto et du Celtic notamment.

2. Une gestion des matches calamiteuse

Anderlecht ne sait pas gérer un résultat.

Ni en Europe, ni en Belgique. A Saint-Trond, il a mené 2 fois au score et possédait encore un but d’avance à huit minutes du terme avant de perdre in extremis son avantage. Au Staaienveld, les Mauves n’en étaient pas à leur coup d’essai : au préalable, ils avaient déjà mené par deux buts d’écart au FC Dender et contre Zulte-Waregem avant de se faire remonter les bretelles et concéder en définitive un partage. D’autre part, Anderlecht n’a gagné qu’une seule fois après un match européen : à Mouscron. Et encore, cette victoire ne fut engrangée qu’in extremis.

3. Une attaque fantôme

Seulement, 22 buts marqués

Anderlecht tourne à moins d’1,5 but par match. C’est quasi du jamais vu. Incroyable mais vrai : la moitié des clubs de l’élite font actuellement mieux que lui en matière de production offensive. Preuve de cette indigence : le meilleur marqueur des Mauves est un milieu de terrain, Ahmed Hassan, avec 5 roses. Un total, chacun l’aura aisément compris, qui ne lui permet pas de figurer dans le top-10 des plus fines gâchettes de la D1. Rayon attaquants, le plus prolifique est Akin : 3 goals. Une misère ! Anderlecht n’a plus gagné non plus en dehors de ses terres depuis trois mois, sur la scène nationale du moins. La seule exception, c’était son succès européen au Rapid Vienne.

4. Une passoire derrière

Avec 18 buts encaissés.

Le Sporting ne compte que la septième défense du pays. En cause : un Daniel Zitka manifestement moins souverain qu’autrefois, et l’absence d’un véritable patron comme l’était Hannu Tihinen.

5. Unmanquedevolumedansl’entrejeu

Le plus stakhanoviste est Goor.

Des battants, au souffle inépuisable, on les trouve chez la concurrence directe au Club Bruges ou au Standard. Mais peu ou prou à Anderlecht. Jan Polak, méritant certes, ne fait pas encore l’unanimité. Lucas Biglia joue essentiellement sur son (bon) placement. En définitive, le plus stakhanoviste est encore BartGoor, à près de 35 ans.

6. Plus de figure emblématique

Hassan cherche la bonne carburation

La saison passée, quelques individualités ont contribué à sauver les meubles. Cette fois, elles sont aux abonnés absents : Pär Zetterberg n’est plus là, Ahmed Hassan ne trouve décidément pas la bonne carburation, Nicolas Frutos fréquente davantage l’infirmerie que les terrains. C’est beaucoup.

7. Unrecrutement pour le moins boiteux

Mauvais rapport qualité/prix.

Des quatre clubs belges (Anderlecht, le Club Bruges, Genk et le Lierse) qui ont déjà accédé à la phase des poules en Ligue des Champions, depuis sa création au tout début des années 90, le Sporting est, de loin, celui qui a engrangé le plus d’argent : 47,1 millions d’euros en l’espace de 8 participations. Les Bleu et Noir ont récolté quelque 19,3 millions d’euros en 4 épreuves, les Limbourgeois 6,1 millions lors de leur seule et unique présence en 2002-03 et le Lierse, de son côté, a dû se contenter de 1,8 million d’euros en 1997-98. Compte tenu de ces rentrées appréciables, le RSCA aurait dû logiquement faire le vide autour de lui en Belgique. S’il n’y est pas parvenu, c’est parce que ses transferts se sont rarement révélés des coups dans le mille. Pourtant, les Mauves n’ont pas lésiné sur les moyens, eux qui sur les deux dernières saisons ont déboursé un peu plus de 18 millions d’euros pour renforcer ( sic) leur effectif. Certaines acquisitions se sont soldées par des bides de dimension, comme Cyril Théréau, Triguinho ou encore Max Von Schlebrügge. D’autres n’ont guère répondu davantage aux attentes, comme Mbark Boussoufa et Jan Polak. Il est symptomatique de constater que le meilleur rapport qualité-prix, les Bruxellois l’ont finalement obtenu avec l’Egyptien Ahmed Hassan, acquis sans bourse délier du Besiktas Istanbul. Dans le même genre, on citera encore Mémé Tchité, qui n’a coûté qu’1,5 million d’euros et qui a été revendu pour 5 fois ce montant douze mois après son arrivée. Mais à l’heure des bilans provisoires, c’est sûr que l’attaquant africain, transféré à Santander cet été, manque cruellement aux Mauves actuellement.

BRUNO GOVERS

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