Le mauvais rôle

L’ex-footballeur est le grand protecteur de sa fille.

Depuis le début de la carrière de Kim Clijsters, son footballeur de papa, Lei, l’accompagne, la conseille, la protège et l’aide à rester concentrée. Et ce n’est pas parce que Kim a eu cette année 18 ans et qu’elle vit une aventure avec Lleyton Hewitt que cela a changé. Mais elle a évolué:

« Elle est beaucoup plus mature, plus réfléchie. Il n’est pas rare de la voir discuter de choses extrêmement sérieuses, comme de la construction d’une maison, par exemple. En ce sens, je dirais qu’elle devient plus adulte. Mais d’un autre côté, je trouve qu’elle est encore très jouette. Elle rit beaucoup, joue avec ses chiens,… C’est pour cela que je continue à veiller sur elle. Chaque fois qu’un problème se présente à elle, nous en discutons ensemble et nous tentons de voir quelle est la meilleure solution. Attention, la décision finale lui appartient, mais elle me consulte presque toujours ».

Comment vit-elle sa renommée mondiale?

Ce n’est pas toujours facile, c’est sûr. Partout où elle va, elle est reconnue. Même au Japon. En rentrant dans un restaurant de Tokyo, tout le monde a crié -Bienvenue en japonais. A la sortie, ils ont tous salué aussi. C’était sympathique. Durant le tournoi, avant ou après les matches, beaucoup de gens souhaitaient avoir des autographes, mais ils faisaient leur demande avec beaucoup de gentillesse, de politesse. Rien à voir avec ce qui s’est passé sur le tournoi suivant, à Leipzig, où j’accompagnais également ma fille. Là-bas, les gens étaient beaucoup plus brutaux, impatients. Je suis étonné du côté extrême que tout cela prend. Partout où elle va, Kim ne peut faire un pas sans qu’on lui demande de signer un autographe, de poser pour une photo. Dernièrement, nous nous trouvions à l’aéroport de Zaventem. C’était la folie. Toutes les deux minutes, une nouvelle personne arrivait pour lui demander quelque chose. A un moment, nous étions assis à table et nous essayions de manger. Mais ce n’était pas possible.

Alors, j’ai dû dire: -Stop, maintenant, on aimerait bien manger! Laissez-nous, s’il vous plaît! Je n’ai pas le beau rôle, évidemment. Mais ça ne me dérange pas. Tant qu’on m’embête moi, et pas Kim, elle continuera à se concentrer sur son sport.

Le coach doit rester motivé

Votre téléphone doit être souvent occupé?

Il n’arrête pas de sonner. Je reçois entre 80 et 90 coups de téléphone par jour, de la part de médecins, de psychologues, de sophrologues,… qui me disent qu’ils peuvent apporter une aide à Kim. Ou bien alors, ce sont des magazines qui souhaitent faire des photos, des télévisions qui veulent faire une interview. Ou bien tout simplement, des élèves qui veulent lui poser quelques questions pour un travail scolaire. Il y a même des jeunes qui désirent seulement lui parler, comme ça.

Pourquoi avoir prolongé avec le coach Carl Maes et pourquoi seulement pour une année?

J’ai discuté avec d’autres entraîneurs, dont l’un ou l’autre qui venait de l’étranger. Mais à l’heure actuelle, Carl convient le mieux. Il entraîne Kim depuis des années, la connaît parfaitement et peut encore lui apporter beaucoup de bonnes choses. Bon, si nous pouvons nous permettre d’avoir un entraîneur particulier à temps plein, c’est parce que Kim fait partie de l’élite. Si elle n’était que 40e, ce ne serait pas possible. Il ne faut pas oublier que certains coaches sur le circuit sont payés à la semaine. Deuxièmement, si nous ne l’avons repris que pour un an, c’est parce que personne ne peut prédire ce qui va se passer l’année prochaine. J’ai toujours fait comme cela avec Carl et les résultats ont suivi. Ce n’est pas frustrant pour lui. De plus, cela maintient intacte la motivation du coach.

Que s’est-il passé avec Nike?

Le contrat est rompu et il n’est pas certain qu’il soit reconduit. En raison des événements aux Etats-Unis, la situation sur le marché s’est détériorée et les marques sont plus réticentes à investir de grosses sommes d’argent dans le sport. Tommy Haas et Richard Krajicek, tous les deux sous contrat auparavant, sont dans le même cas. De plus, il existe dans tout contrat de sponsoring une clause permettant toujours à la marque de faire une contre-proposition et de s’aligner sur le montant qu’une autre marque proposerait au joueur ou à la joueuse. Ce qui n’arrange rien, c’est que Nike miserait sur Jennifer Capriati afin de toucher un plus large public…

Laurent Gérard

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