Qu’a-t-il pris à la FIFA d’accorder l’organisation du Mondial à l’Afrique du Sud ? A cause de l’insécurité ? De la froideur de l’hiver sud-africain qui règne au moment où l’Europe est en été ? Non, rien de tout ça. Outre l’afrikaans et l’anglais, l’Afrique du Sud a bien d’autres langues comme le zoulou, le xsosa, le ndebele et le tswana, toutes aux accents particuliers.
Les commentateurs sont prévenus : jamais pays organisateur n’a eu de noms aussi difficiles à prononcer. Expliquer comment former ces sons n’est pas une sinécure mais voici comment s’en rapprocher le mieux : avancez le bout de la langue au-dessus de la mâchoire supérieure et claquez de la langue comme si vous tentiez d’attirer un chien ou un cheval. Des noms comme Booth, Parker, McCarthy ou Pienaar ne vous poseront guère de problèmes mais pour prononcer certains autres, veillez à ce que votre dentier soit très bien fixé, sous peine de le perdre à la première attaque des Bafana Bafana.
Passez donc un contrôle chez le dentiste et lisez, sans oublier de claquer la langue : Gaxa, Mdledle, Ngcongca, Dikgacoi, Letsholonyane, Tshabalala, Mphela, Nomvethe… Vous êtes toujours là ? Je vous entends dire : où est donc Anele, ce joueur du RC Genk ? Et bien, c’est Ngcongca. Cela se prononce : Ng- clic !-cong- cliv !-ca. Vous comprendrez pourquoi en Belgique, on l’appelle par son prénom, Anele. Ah, vous vous dites qu’il suffit d’employer les prénoms des Sud-africains ? Le problème est résolu. Allez-y : Itumeleng, Slyabonga, Thanduyise, Reneilwe, Siyabonga…
Il faut donc espérer que Carlos Alberto Parreira titularisera Rowen Fernandez, Matthew Booth, Bryce Moon, Franklin Cale, Lance Davids, Steven Pienaar et Benni McCarthy. S’il y a quand même un nom spécial, réfugiez-vous derrière les vuvuzelas. Vous ne serez pas le premier. Ces dernières semaines, une blague circule à propos de l’ancien international anglais et joueur de Manchester United, Brian Robson, actuellement sélectionneur de la Thaïlande, pour un million d’euros. Après sa défaite 4-0 dans un match amical en Afrique du Sud, il a déclaré que son équipe avait perdu à cause des vuvuzelas. C’est évidemment plus facile que d’admettre que Ngcongca, Letsholonyane et Tshabalala étaient trop forts…
*Tom Saintfiet, Anversois de 37 ans, est coach de la Namibie depuis 2008, après avoir entraîné des clubs au Qatar, en Allemagne, aux Féroé, aux Pays-Bas et en Finlande.
par tom saintfiet*
Jamais pays organisateur n’a eu de noms de joueurs aussi imprononçables.