Le nouveau Sinan Bolat
Le portier belgo-turc peut se targuer d’un palmarès impressionnant. En Belgique, à part Anderlecht, Sinan Bolat s’est produit pour tous les grands clubs: Genk, le Standard, le Club Bruges, l’Antwerp et Gand. Il a remporté deux titres et deux Coupes de Belgique. Il est toujours régimièrement repris en équipe nationale turque, en tant que gardien réserve. De ce point de vue, son transfert dans un club promu est surprenant. Westerlo a coiffé Fenerbahçe et Galatasaray sur le poteau. Pour diverses raisons mais la principale, c’est que malgré ses 33 ans, Bolat y a obtenu un contrat de quatre ans. Il se rapproche aussi de sa famille à Zonhoven.

Westerlo a enrôlé un footballeur qui connaît parfaitement notre championnat, est capable de guider ses défenseurs et de veiller à ce qu’ils restent affûtés, est rarement blessé, prend des poins et, en plus est d’origine turque. Bolat affirme que ses racines n’ont joué aucun rôle dans sa décision de s’installer en Campine, qu’il a été séduit par la clarté et l’ambition du projet. Il ne nie toutefois pas que ses origines facilitent sa communication avec la direction. Ainsi, il connaît le directeur sportif Hasan Cetinkaya depuis longtemps, puisqu’ils ont travaillé ensemble à Fenerbahçe.

Une bonne communication sera nécessaire car Bolat a parfois des problèmes avec le management. Il en a eu dans son premier club, Genk, qu’il a quitté en mauvais termes après avoir refusé un contrat, et il en a été de même à Gand la saison dernière. Cet hiver, il a tenté de forcer un transfert en Turquie en ne se présentant pas aux entraînements. Il n’a pas obtenu de bon de sortie et a passé le second tour sur le banc, à regarder Davy Roef le remplacer avec brio. En Campine, Bolat doit maintenant faire oublier le Danois David Jensen, qui est retourné aux New York Red Bulls après une saison à Westerlo.

Anecdotes
1 Carwash
Jonas De Roeck aime assortir ses exercices de bonus ou de sanctions. Pendans le stage à Papendal, aux Pays-Bas, il a dispensé des exercices assortis de jours supplémentaires de récupération ou de travaux: laver les voitures ou aider les responsables de l’entretien des terrains.
2 Stamcafé
Oktay Ercan, le propriétaire de Westerlo, a acheté un terrain à bâtir dans la région, pour souligner son engagement. Son bras droit sportif, Hasan Cetinkaya, passe beaucoup de temps dans la salle de presse du Kuipje, avec sa suite, pour boire un café. Toujours dans l’ambiance si conviviale typique de la Campine.
3 City Pirate
Kevin Van Haesendonck, T1 des City Pirates, engagés sur le plan social, depuis trois ans, intègre le staff technique de De Roeck, avec lequel il a travaillé à Berchem Sport.
Le talent Dorgeles Nene
Westerlo possède tout un bataillon de jeunes talentueux, âgés de 19 à 21 ans. Nous avons donc jeté notre dévolu sur ce Malien. La formation qu’a reçue Dorgeles Nene (19 ans) est prometteuse. Il a effectué ses premiers dribbles dans la célèbre académie de Jean-Marc Guillou, où l’a repéré la Red Bull Academy. Le RB Salzbourg l’a engagé il y a deux ans mais l’a immédiatement prêté. Nene a montré de belles choses en division deux autrichienne, avec le FC Liefering: huit buts et sept assists en seize matches. En début d’année, il a été sélectionné une première fois en équipe nationale du Mali. Nene est un attaquant rapide et mobile, qui est plutôt un passeur et un agent perturbateur qu’un finisseur pur. Il s’exprime mieux sur le flanc qu’en pointe de l’attaque. Il a joué au SV Ried les six premiers mois de cette année, parmi l’élite autrichienne, mais sans grand succès. Le RB Salzbourg a donc décidé de l’envoyer s’aguerrir une saison à Westerlo.

3 questions à Jef Delen
Il a joué douze saisons pour Westerlo et est maintenant représentant de la marque de cycles Norta.
Le Kuipje revit-il l’ambiance des grands jours?
Je m’y suis rendu à quelques reprises la saison passée et on sentait qu’il se passait quelque chose. Les joueurs savent parfaitement ce qu’ils doivent faire et se battent les uns pour les autres. Le mérite en revient à Jonas De Roeck : il est parvenu à souder un groupe composé de personnalités issues de diverses cultures.
Le scepticisme soulevé par les repreneurs turcs a-t-il disparu?
Je continue à regretter que le club n’ait pu trouver d’accord avec un sponsor belge comme Soudal, mais les Trucs ont prouvé qu’ils avaient une vision et qu’ils veillaient sur le caractère du club. Il y a beaucoup de noms connus à tous les niveaux. Je pense à Bart Goor, Kevin Vandenbergh, Bart Deelkens, Wouter Corstjens… Les moyens financiers ont fortement augmenté et d’après ce que j’entends, rien n’est trop beau.
Peut-on attendre de Westerlo un remake de la saison vécue par l’Union?
Un promu continue souvent sur l’élan de la saison précédente. La deuxième année, celle de la confirmation, est plus pénible. Westerlo est parvenu à conserver le noyau champion, c’est important. Je me demande comment va se comporter l’avant Lyle Foster. Il m’avait impressionné à l’échelon inférieur. Sinan Bolat apporte une énorme plus-value. Ces hommes expérimentés, qui communiquent et peuvent conserver sa motivation au vestiaire ont de la valeur. À mon époque, ça jouait un rôle considérable.

