JEAN-LUC VANDENBROUCKE

Consultant à Vivacité qui a déjà vu des directeurs sportifs éméchés au Tour de France.

Durant le Tour, tu es à la fois consultant et chauffeur des journalistes. De quoi s’agit-il ?

Je suis chargé de véhiculer les journalistes (Samuël Grulois et Sébastien Georis). Je suis au volant quand, le matin d’une étape, nous partons du lieu du départ pour rejoindre la ville d’arrivée. Généralement, j’emprunte un itinéraire hors-course. Sur la route, la maîtrise est importante mais je peux me baser sur mon expérience de directeur sportif. Durant le parcours, nous écoutons Radio Tour pour savoir comment l’étape se déroule. Les deux journalistes dans la voiture s’occupent des interventions sur antenne. Une fois arrivés, Sébastien et moi rejoignons la tribune et nous commentons la course à partir de 15 h 30. Après l’arrivée, j’accompagne Samuël pour l’aider à réaliser les interviews et nous débattons ensuite des enseignements de la journée.

La conduite est-elle stressante ?

Ce n’est pas le trajet qui entraîne des tensions mais le contrôle constant. Avant le Tour, nous devons signer un document pour jurer qu’on ne prendra pas le volant après avoir bu, qu’on ne conduira pas en téléphonant, etc. Parfois, quand l’itinéraire est bouché, on doit dépasser la caravane publicitaire. Or, elle compte 200 véhicules. La vigilance est de mise. La garde républicaine effectue beaucoup de contrôles de vitesse et d’alcoolémie. C’est normal vu que le public du Tour est de plus en plus nombreux. Il y a eu deux accidents mortels avec la caravane au cours des dix dernières années. J’ai déjà croisé des directeurs sportifs revenant pas très frais de dégustations à Saint-Emilion.

Eddy Merckx dit que, à la fin, couvrir le Tour comme consultant le fatiguait plus que quand il était coureur. Vrai ?

Pour moi, non. J’ai connu les trois facettes : coureur, directeur sportif, consultant. Quand je roulais, j’en ai bavé avec les chutes, le camion-balai qui était juste derrière moi, etc. Directeur technique, j’ai été confronté à beaucoup de pression : gérer l’organisation interne, planifier les tactiques, accueillir les invités etc. J’étais debout de six heures du matin à minuit. Par rapport à cela, Sébastien me dit souvent qu’un consultant est en vacances. C’est différent, même si nous vivons quand même en vase clos pendant quatre semaines.

Un reportage insolite ?

En 2007, le jour où Michael Rasmussen a été exclu, nous sommes arrivés à notre hôtel vers 22 ou 23 h. Nous avons alors reçu un appel de la rédaction qui nous demandait de couvrir le sujet. Nous avons repris la route pour effectuer 60 bornes. Finalement, nous sommes rentrés à cinq heures du matin !

Une anecdote ?

Un jour, nous avons logé dans un hôtel avec chambres d’hôte. Sébastien avait laissé sa clef dans sa chambre. Comme la propriétaire avait peur des orages, elle a fermé toutes les portes à clef. Quand nous sommes revenus, pas moyen d’ouvrir la porte de la chambre de Sébastien. La dame ne répondait pas au téléphone. Samuël est alors rentré comme un voleur dans sa chambre pendant qu’elle dormait. Il a pris toutes les clefs, a ouvert la chambre de Sébastien et est ensuite retourné dans la pièce pour les ranger. La dame ne s’est rendu compte de rien !

PAR SIMON BARZYCZAK

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