Les Red Panthers (hockey) ont raté de peu une médaille aux Jeux Olympiques de Paris. Elles ont perdu tant la demi-finale que la petite finale après des défaites douloureuses aux tirs au but.
Octobre 2019. Les Red Panthers ratent de peu la qualification pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2021. La rencontre face à la Chine est équilibrée et se conclut par une égalité. Le match se règle alors avec les shoot-outs, ces tentatives individuelles de marquer contre la gardienne. L’équivalent des tirs au but en football, une épreuve qui ne réussit pas aux Belges. La Chine verra les Jeux, pas les Panthers.
Pour les Jeux suivants, à Paris, les Panthers parviennent à se qualifier. Elles deviennent même candidates à une médaille. Mais une fois de plus, les tirs au but décident de leur (mauvais) sort. En demi-finale et en petite finale, elles s’inclinent respectivement face à la Chine et à l’Argentine. Dans les deux matchs, trois shoot-outs sont manqués.
Au cours des mois suivants, l’équipe continue de souffrir face à cette épreuve des shoot-outs. Lors de la Pro League, elles essuient des défaites contre la Chine (novembre 2024), l’Argentine (février 2025) et les Pays-Bas (juin 2025). Contre ces trois grandes nations, seule une tentative sur onze finit au fond des filets. Le mois de juin apporte toutefois une note positive: une victoire 3-2 contre l’Allemagne après des shoot-outs.
Les Red Panthers souffrent-elles d’un syndrome des tirs au but? «Un syndrome? Je trouve cela exagéré», déclare l’entraîneur adjoint et ancien capitaine des Red Lions, Thomas Briels.
En tant que champion olympique et champion du monde avec les Lions, il sait à quel point les tirs au but peuvent être décisifs. «Les finales et les matchs à élimination directe se terminent souvent par un match nul. Surtout à la fin d’un tournoi, lorsque le jeu est défensif et que tout le monde est épuisé physiquement. On ne veut alors pas commettre d’erreurs. C’est là que les shoot-outs font la différence.»
Pas de recette toute faite
Depuis son passage chez les Red Panthers, Briels, en tant qu’ancien attaquant, est étroitement impliqué dans les entraînements aux shoot-outs. Il n’était pourtant pas un spécialiste attitré quand il jouait encore chez les Red Lions. «Nous avions de meilleurs joueurs pour cela. Mais dans mes clubs, j’ai pris des shoot-outs importants lors des play-offs de la compétition et de l’Euro Hockey League, même contre des gardiens de haut niveau comme Pirmin Blaak. Je transmets maintenant cette expérience.»
Le cœur de son approche? La conviction et la variation dans le tir au but. «Votre feinte doit être réelle. Si vous faites faire un pas supplémentaire au gardien, vous pouvez aller de l’autre côté. Les accélérations sont également cruciales. Si vous faites tout à 80 % –entrer dans le cercle, aller à gauche, à droite– le gardien reste avec vous. Mais si vous commencez à 80 % et que vous accélérez soudainement à 100 % vers la gauche, cela crée de l’espace.»
Il est également important d’anticiper: «Si vous remarquez que le gardien penche déjà d’un côté, vous devez oser vous écarter de votre plan.»
L’analyse vidéo joue un rôle important à cet égard. «Nous filmons les tentatives, observons ce que fait la gardienne adverse. Mais il ne faut pas trop analyser. Il faut rester concentré sur ses propres points forts.»
Ne pas dramatiser le problème
En juin, les Panthers ont obtenu des résultats mitigés lors des shoot-outs: victoire contre l’Allemagne, mais défaite contre les Pays-Bas, certes face à une gardienne sublime, Anne Veenendaal. «Après ce match, à l’approche du Championnat d’Europe, nous nous sommes entraînés plus intensivement», détaille Thomas Briels. «Parfois, nous faisons des shoot-outs à la fin de l’entraînement, parfois pendant.»
Les gardiennes bénéficient également d’un entraînement spécifique: «Nous avons un entraîneur spécialisé qui analyse beaucoup de vidéos et se concentre sur la technique. Si les joueuses de champ s’améliorent, les gardiennes doivent suivre. Elles s’entraident ainsi pour atteindre un niveau supérieur.»
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Si aucun psychologue du sport n’a été impliqué dans la démarche, Thomas Briels veille néanmoins à ce que la pression autour de cet évènement particulier du jeu reste soutenable pour les joueuses, car «plus vous amplifiez le problème, plus il prend de l’importance dans leur esprit.»
L’entrainement des Panthers
Un groupe de dix joueuses s’entraîne ainsi régulièrement aux shoot-outs. Pour chaque match, l’entraîneur principal des Panthers, Rein van Eijk, en sélectionne sept. «Tout le monde doit être prêt», explique Briels. «De la sorte, si quelqu’un ne se sent pas bien ou ne veut pas tirer, il y a des remplaçantes.»
Une méthode qui permet aux Panthers d’aborder le championnat d’Europe avec optimisme. Briels le confirme: «Les tirs au but restent en partie une loterie où on dépend aussi de la gardienne adverse mais avec une bonne préparation, nous progressons. Et c’est le plus important.»