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Herbert Houben

Avant la finale des PO2 de samedi, le KRC Genk a subi une métamorphose au sein de sa direction. Orchestrée par le président Herbert Houben.

1 Ayant loupé les PO1 et la finale de la coupe, vous ne pouvez obtenir de billet pour une coupe d’Europe qu’en battant Saint-Trond samedi puis Ostende. Ce sera déterminant dans le jugement que vous porterez sur la saison et sa réussite ?

Je serai satisfait de la saison même si nous ne sommes pas européens. Genk a développé un football magnifique, le plus beau de Belgique selon les observateurs. Nous avons à nouveau une équipe solide, une bonne commission technique et de bons entraîneurs. N’oubliez pas, en plus, notre superbe campagne européenne.

2 Vous avez modifié les statuts du club. Ça a eu un impact énorme sur l’élection du nouveau conseil, la semaine dernière. De sept, le nombre des membres est réduit à trois : Peter Croonen, Mathieu Cilissen et vous. C’était ce dont vous rêviez ?

La stabilité, la continuité et le professionnalisme sont importants. Je voulais obtenir les deux premières en introduisant une majorité plus élevée deux – tiers au lieu de la moitié plus un – et en allongeant les mandats, passés de quatre à six ans. Je ne m’attendais pas à ce que seules trois personnes soient élues, en revanche. Certains ont sans doute pensé qu’en votant uniquement pour eux-mêmes, ils affaiblissaient leurs concurrents. Je pensais que tout le monde voterait dans l’intérêt du club. N’être que trois a un inconvénient : dans les périodes difficiles, nous avons une portée moindre à l’assemblée générale.

3 L’assemblée générale est amincie aussi. Cela donne-t-il raison à Peter Maes, qui se plaignait de la lenteur de la structure ?

Nous avons débuté avec des administrateurs qui servaient eux-mêmes la bière. Suite à la croissance du club, le conseil s’est progressivement retiré du secteur opérationnel. Il a fallu faire confiance au management. Encore fallait-il en avoir un très bon. Maintenant, le management possède son budget et doit fonctionner avec ce qu’il reçoit. La gestion du club est donc plus stable. En ce qui concerne Peter Maes, je l’avais compris, bien sûr, mais ses problèmes étaient d’un autre ordre. Il n’avait pas l’habitude de traiter avec un management autonome.

4 Une ASBL est-elle encore de notre temps, pour un club qui réalise 25 millions de bénéfices ?

Le personnel d’une ASBL n’est pas rémunéré, gère des sommes énormes et peut partir quand bon lui semble. Qu’en est-il de la continuité ? Je trouve important que le club soit bien géré et ancré dans son environnement. Notre structure actuelle nous évite d’être repris par un Thaïlandais ou un autre étranger. D’autres structures protègent les clubs, comme la coopérative de Gand. Je n’ai rien contre les Chinois ni les Thaïlandais mais je ne pense pas que l’ancrage local soit garanti quand ils reprennent un club. Je n’accepterais jamais que ça arrive à Genk. Notre structure nous en protège. Vous pourriez me répondre qu’un actionnariat permettrait de récolter plus de fonds mais Genk n’a pas de problèmes financiers. Ce que notre structure nous empêche de faire, c’est de dire chaque année que nous voulons être champions. Pour ça, il faut disposer de capital à risque. Mais nous ne devons pas prendre ce chemin. Je ne crois pas en la durabilité d’un tel modèle.

5 Vous restez président. Vous êtes fatigué ?

La combinaison de mon travail et de ma vie privée est très lourde. Je n’éprouve plus le besoin de rester en poste mais le problème, c’est ce qui est le mieux pour le club. Ai-je encore assez de résistance ? Un des deux autres administrateurs peut-il et veut-il prendre le relais ?

KRISTOF DE RYCK

 » Notre structure actuelle nous protège d’une reprise par un Thaïlandais ou un autre étranger.  » HERBERT HOUBEN

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