Le capitaine du Real Madrid va fêter son 34e anniversaire le 23 mars. S’il a déjà fait ses adieux à l’équipe nationale (89 sélections et 20 buts), il n’entend pas encore en faire de même avec son club.
Après deux saisons à Valladolid, vous avez débarqué au Real voici 14 ans. Que signifie donc pour vous une carrière entière de Madridista?
Fernando Hierro: C’est d’avoir vécu dans un club qui a gagné de nombreux titres et affichant une mentalité conquérante. Le Real est une équipe tournée vers l’attaque. Défendre un résultat ne fait pas partie de notre registre.
Pour vous, un défenseur, a-t-il été difficile de cohabiter avec cette mentalité offensive?
Non, parce que je vis dans un groupe qui est imprégné par cette manière de jouer. Le poste n’a aucune répercussion sur cette mentalité car tout le monde aime attaquer et gagner.
En 14 saisons, vous avez remporté 14 trophées (trois Coupes d’Europe, deux Coupes Intercontinentales, quatre Liga, une Coupe du Roi, trois Supercoupes espagnoles et une européenne): vous n’avez pas encore pensé faire vos adieux?
J’arrêterai le jour où j’en aurai assez. Lorsque le matin en me levant, je me poserai la question de savoir qui m’oblige à faire cela. Tant que je m’amuserai, je continuerai.
Le Real a-t-il déjà trouvé votre successeur?
Le temps passe pour tout le monde. Quand arrivera quelqu’un de plus fort et de plus en forme que moi, je serai déjà le passé. Il n’existe pas de joueur irremplaçable. Quand je dirai assez, il y aura quelqu’un pour prendre ma place. Par exemple, Helguera et, dans le futur, Pavon ou Ruben.
Que pensez-vous faire après votre carrière?
Je crois que je quitterai le monde du football pendant une petite période, le temps de vivre comme une personne normale. Je voudrais trouver un travail dans un autre domaine. Mais j’aimerais enseigner aux jeunes, loin des pressions, afin de les faire profiter de mon expérience.
Le maillot blanc constitue une fameuse responsabilité.
C’est sûr, il met sous pression car il y a sans cesse des milliers de personnes qui te suivent. Seulement, c’est une responsabilité plaisante, pour moi en particulier, qui ai toujours rêvé de jouer ici. Quand j’étais gosse, je suivais tous les matches du Real, y compris les rencontres européennes, à la radio ou à la TV.
Vous êtes jeune pour avoir connu l’époque dorée des Gento, Di Stefano, Puskas. Quelles ont été vos idoles?
J’ai admiré la classe de Beckenbauer et de Baresi. Ils m’ont marqué non seulement par leur personnalité affichée sur le terrain mais également dans leur manière de se comporter. Pour une question d’âge, j’ai évidemment moins vu l’Allemand mais l’Italien, je l’ai eu comme adversaire et c’était un spectacle à lui seul.
Votre fils a dix ans. Deviendra-t-il footballeur?
Oui. Enfin, dans quelques jours il va passer un test pour voir s’il peut être admis à l’école du Real. (ESM)
l