BRAGA-GUIMARãES

Pour débusquer l’origine de certaines rivalités, il faut parfois feuilleter les livres d’histoire. Celle qui oppose les villes de Braga et de Guimaraes, deux cités du nord du Portugal, dans ce qu’on appelle la région du Minho, est ancestrale. Elle a mille ans d’existence. Pas moins. Dans ces conditions, difficile de réconcilier les deux villes. Personne n’y est parvenu et, aujourd’hui encore, certains habitants des deux cités refusent de traverser l’autre, pourtant distante de seulement 30 kilomètres,  » afin de ne pas y laisser un centime « .

Si Guimaraes se targue d’être le berceau du Portugal puisqu’elle accueillit le premier roi du nouveau royaume, Don Afonso Henriques, qui y fonda la première capitale en 1129, Braga lui répond en se félicitant de son statut de cité archiépiscopale. Pas étonnant donc que Guimaraes ait particulièrement mal pris la nomination de Braga comme chef-lieu de la région du Minho !

Le football y a tout naturellement trouvé un terreau idéal à une rivalité explosive. Au pays, on considère d’ailleurs le derby du Minho comme un des plus chauds. A travers le caractère des deux villes transparaît celui des deux clubs de foot. Braga, la cossue, répond à la fière Guimaraes. En football, le Sporting s’érige donc en club des nantis, catholiques, des gens sans histoire. Quant au Vitoria Guimaraes, on lui adosse volontiers les adjectifs de populaire, anticlérical, et bouillant.

Ses supporters, les Conquistadores, sont réputés pour être parmi les plus fanatiques du Portugal. Ici, pas question, comme cela se fait dans d’autres régions du Portugal de supporter un des trois grands (Sporting, Porto et Benfica) en surplus. C’est bien simple : Guimaraes est la seule ville du pays à ne pas accueillir de casa (club de supporters) de Benfica ! Ne règnent que les White Angels, qui n’ont d’anges que le nom.

Et même si Braga a émergé ces dernières années comme la quatrième force du pays, le Vitoria n’en démord pas. Le 4e club du pays, c’est lui ! On ne compte pas 69 saisons parmi l’élite pour rien. Et ses 30.000 socios entendent bien le démontrer. Pourtant, les Braguistas grignotent. Alors qu’ils ne comptaient que 15.000 socios il y a encore quatre ans, les guerriers du Minho ont aujourd’hui rattrapé les Afonsinos.

La haine est si tenace entre les deux clubs qu’en 2010, lorsqu’un joueur de Braga avait dû se faire opérer à l’hôpital de Guimaraes, des supporters du Vitoria avaient caillassé son président venu lui rendre visite.

Pourtant, la vitrine aux trophées des deux entités n’est pas bien remplie. Braga a pris une fâcheuse tendance d’échouer aux portes de la gloire (2e du championnat, finaliste de l’Europa League en 2011) et le Vitoria n’a remporté son premier trophée qu’en mai dernier (la Coupe du Portugal).

PAR STÉPHANE VANDE VELDE

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