Remco Evenepoel a encore porté la Belgique sur la scène sportive mondiale, avec deux médailles supplémentaires à son palmarès. © Getty Images

10 médailles mondiales, 17 européennes, des sports d’hiver au top: la Belgique du sport devient brillante (surtout la Flandre)

Malgré les blessures et quelques prestations décevantes, les athlètes olympiques belges ont particulièrement brillé cette année. La preuve.

Aux Jeux olympiques de Paris 2024, la Team Belgium avait décroché pas moins de dix médailles, trois de plus qu’à Tokyo en 2021, un record d’après-guerre. Trente-trois athlètes s’étaient en outre hissé dans un Top 8, un chiffre, là aussi, jamais atteint jusque-là. La question, aujourd’hui, est: pourra-t-elle faire aussi bien à Los Angeles en 2028? La majorité des médaillés belges de Tokyo et Paris, en fin de carrière, devraient alors être en phase de performance descendante. Mais de nouveaux espoirs s’affirment.

Certains jettent l’éponge…

2025 fut difficile pour plusieurs de nos joyaux sportifs. Certains ont même jeté l’éponge. Après un double titre européen en mai, Nina Derwael a mis un terme à sa carrière un mois et demi plus tard. La gymnaste de 25 ans, qui avait conquis le plus beau titre olympique de l’histoire de la gym belge à Tokyo en 2021 et terminé quatrième à Paris après un retour admirable, a compris que le sommet n’était plus atteignable.

Nafi Thiam, elle aussi, n’a pas réussi à retrouver son niveau lors de la préparation aux Mondiaux d’athlétisme. Elle a finalement abandonné après cinq épreuves, mentalement affectée, selon son entourage, par la controverse autour du code de conduite imposé par Belgian Athletics, la Ligue belge d’athlétisme. Nafi a quitté la piste sans médaille, pour la première fois dans un grand championnat depuis 2013.

D’autres ont souffert au cours de l’année. Bashir Abdi (médaillé d’argent du marathon à Paris, après le bronze à Tokyo) et Noor Vidts (bronze à l’heptathlon) ont dû renoncer aux Mondiaux pour cause de blessures. La cycliste Lotte Kopecky (bronze à la course en ligne) n’a pas participé aux Mondiaux et à l’Euro sur route après un Tour de France raté, et a également dû déclarer forfait pour les Mondiaux sur piste en raison d’une fracture d’une vertèbre. Wout van Aert (bronze au contre-la-montre, après l’argent à Tokyo) n’a pas pris le départ des Mondiaux ni de l’Euro: ses batteries étaient vides après une lourde campagne de printemps, le Giro et le Tour.

D’autres médaillés olympiques de 2021 ou 2024 ont déçu en 2025. Le judoka Matthias Casse (bronze à Tokyo) a terminé troisième à l’Euro, et a de nouveau manqué une médaille mondiale. Sa comparse Gabriella Willems (bronze à Paris) a été éliminée au troisième tour des Mondiaux. Les Red Lions, champions olympiques de hockey à Tokyo, n’ont pas pu effacer leur déception de Paris lors de l’Euro: ils n’ont une nouvelle fois pas atteint les demi-finales.

Des échecs synonymes d’une sombre année 2025 pour la Team Belgium? Que du contraire!

10 médailles mondiales ont été décrochées dans des sports ou disciplines olympiques d’été, soit autant qu’aux JO de Paris.

…d’autres confirment ou se révèlent

Plusieurs têtes d’affiche ont confirmé ou renforcé leur statut. Remco Evenepoel (double champion olympique à Paris) a remporté l’or aux Mondiaux et à l’Euro du contre-la-montre, ainsi que l’argent dans les deux courses en ligne. Les pistards Lindsay De Vylder et Fabio Van den Bossche ont dominé aux Mondiaux. Et la taekwondoïste Sarah Chaâri, à peine âgée de 20 ans, a échangé son bronze olympique contre un deuxième titre mondial, certes dans la catégorie non olympique des moins de 73 kilos.

Deux noms relativement nouveaux ont percé. Isaac Kimeli (31 ans) a décroché l’argent sur 5.000 mètres aux Mondiaux, sans doute la médaille belge la plus impressionnante jamais obtenue en athlétisme aux Mondiaux, compte tenu de la concurrence internationale. Quant à la nageuse Roos Vanotterdijk (20 ans), elle a confirmé son talent aux Mondiaux avec deux médailles: l’argent sur 100 mètres et le bronze sur 50 mètres papillon. Aucun Belge, homme ou femme, n’avait réalisé cette performance auparavant.

La moisson de médailles s’est encore étoffée par le bronze des Belgian Waffles sur le relais mixte 4×400 mètres aux Mondiaux d’athlétisme, celui de Lindsay De Vylder à l’omnium des Mondiaux de cyclisme sur piste, et celui d’Ilan Van Wilder aux Mondiaux du contre-la-montre. Au total, dix médailles mondiales dans des sports ou disciplines olympiques d’été, soit autant qu’aux Jeux de Paris.

Ce bilan n’est toutefois pas encore complet. Il faut y ajouter les médailles européennes: 17, dont deux titres européens pour Evenepoel et Derwael, qui faisait ses adieux. Mais la plus mémorable fut sans doute celle des Belgian Cats, sacrées championnes d’Europe de basket pour la deuxième fois consécutive.

En sports équestres, deux titres européens ont retenu l’attention: celui de l’équipe nationale de jumping et celui du cavalier de dressage Justin Verboomen, élu également «Cavalier mondial de l’année» par la Fédération internationale équine (FEI), une première pour un Belge. Gilles Thomas a également remporté le bronze en individuel et la victoire finale du Global Champions Tour, mettant en compétition les 30 meilleurs cavaliers mondiaux.

Aux Jeux de Paris, les Belges étaient restés en deçà des attentes en sports équestres. Depuis, la combinaison de cavaliers d’élite et des meilleurs chevaux au monde –qui ne sont plus vendus pour des millions d’euros– se traduit par un succès structurel. Et vu la domination européenne en dressage et en jumping, il est très probable que ces titres européens auraient également valu des places dans le Top 3 mondial.

De la voile au volley

Le nombre de Top 8 en 2025 est également plus élevé qu’à Paris 2024. Team Belgium avait obtenu 33 diplômes olympiques. Cette année, les athlètes belges ont terminé 24 fois parmi les huit premiers lors des Mondiaux des sports d’été. A cela s’ajoutent dix à quinze résultats lors d’Euros.

Outre les médailles mentionnées, notre pays a obtenu des places d’honneur dans les trois plus grands sports olympiques d’été. En athlétisme, les relais 4×400 mètres masculin et féminin ont fini quatrièmes. Naomi Van den Broeck a pris la sixième place en finale du 400 mètres haies. En natation, Florine Gaspard a atteint une finale: elle a terminé septième du 50 mètres papillon. Aux Mondiaux de gymnastique, Lisa Vaelen et Glen Cuyle ont terminé respectivement quatrième au saut et septième aux anneaux.

On pointera en outre de belles quatrièmes places aux Mondiaux de cyclisme sur piste pour l’équipe belge féminine de poursuite –un nouveau projet, mais très prometteur– et pour Shari Bossuyt à l’omnium, après sa suspension pour dopage. Si elle reforme un duo avec Lotte Kopecky en course à l’américaine, elles pourront viser une médaille.

La répartition des places dans un Top 8 ressemble aussi beaucoup à celle de Paris, avec alors 33 places d’honneur réparties sur treize sports. Dans dix sports d’été, des Belges ont terminé cette année dans un Top 8 d’un Mondial. Et il faut encore compter des résultats européens en basket, hockey, sports équestres et voile: le tableau est large. Avec toutefois la réserve que le nombre de sports où la Belgique a décroché des médailles mondiales reste pour l’instant limité à cinq (en comptant les sports équestres).

Une discipline se distingue nettement: le volley-ball. Après avoir manqué de peu une qualification olympique, les Red Dragons ont terminé septièmes aux Mondiaux, avec une victoire contre l’Italie, grande puissance mondiale, en phase de groupes, et une défaite contre cette même équipe en quarts. Une performance de haut niveau dans un sport mondial, portée par un noyau jeune et prometteur, avec la star mondiale Ferre Reggers en figure de proue.

Le bilan en sports d’hiver a également été meilleur que jamais, en cette importante année préolympique. La Belgique a remporté trois médailles mondiales, dont le tout premier titre mondial belge chez les femmes grâce à Hanne Desmet en short-track sur 1.000 mètres, l’argent pour son frère Stijn sur 1.500 mètres et le bronze pour Bart Swings en mass-start, malgré une blessure persistante au genou.

Il y eut également dix places dans le Top 8, dont une septième place pour Nina Pinzarrone en patinage artistique et pour Maximilien Drion en sprint de ski-alpinisme, nouvelle discipline des prochains Jeux d’hiver.

Conclusion, malgré l’année compliquée de Nafi Thiam et d’autres têtes d’affiche, la Belgique a présenté un tableau de trophées impressionnant en sport de haut niveau. S’y ajoutent encore des performances dans des disciplines non olympiques. Notamment en triathlon, où Jelle Geens est devenu le 4e triathlète au monde à s’imposer deux fois de suite lors du championnat du monde de la distance Ironman 70.3, et Marten Van Riel a terminé quatrième aux Mondiaux d’Ironman. En tennis, les Red Aces ont atteint les demi-finales de la Coupe Davis et Elise Mertens, associée à Veronika Kudermetova, a remporté Wimbledon et les WTA Finals.

En 2026, l’Adeps conclura 80 contrats de haut niveau, en grande partie à temps partiel.

Flandre versus Wallonie

Sur les 33 médailles remportées par les athlètes belges aux Mondiaux et lors des différents Euros en 2025, seules deux, malheureusement, reviennent à des athlètes wallons individuels (l’or mondial de Chaâri et l’or européen de Verboomen) et deux en équipe (Maxuella Lisowa, Bethy Mununga et Julie Allemand chez les Belgian Cats; Dylan Borlée, par ailleurs sous contrat professionnel auprès de Sport Vlaanderen, chez les Belgian Waffles).

Une différence qui s’illustre sans doute par le contraste des politiques sportives de part et d’autre de la frontière linguistique. En 2026, l’Adeps conclura 80 contrats de haut niveau (dont un pour Verboomen), en grande partie à temps partiel, y compris dans des disciplines non olympiques et pour des athlètes qui n’ont pas encore de chances réalistes d’atteindre un Top 8 mondial (critère central en Flandre). En 2025, 70 athlètes flamands bénéficiaient d’un contrat de haut niveau à temps plein. La Flandre investit également presque trois fois plus dans le sport de haut niveau que la Wallonie: 31 millions d’euros en 2025, soit huit millions de plus que lors du début de la législature précédente. Nos voisins investissent, en outre, ces moyens de manière ciblée et dans un nombre limité de sports olympiques à fort potentiel.

Quoi qu’il en soit, la Belgique peut envisager avec un optimisme prudent les futurs Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina d’Ampezzo en février prochain, ainsi que les JO de Los Angeles en 2028.

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