
Vivre en colocation: « Le coût de l’énergie n’a fait que renforcer notre philosophie de vie »
Projet de vie plus que souci d’économie, la colocation a aussi pour bénéfice secondaire de réduire les budgets. Et de faire grandir la solidarité.
On n’ aurait jamais pensé trouver ça là. Un petit bois, au milieu du loti dense du centre d’Ottignies, en Brabant wallon. Elles nous avaient pourtant prévenue: «Appelez-nous si vous ne trouvez pas.» Loin des grandes villas quatre façades, au milieu des arbres, quelques maisons colorées: un habitat groupé dans lequel Morgane et Marion vivent en colocation. «C’est un des derniers couvents à avoir été construits, explique Morgane. Depuis, l’endroit a été transformé en habitations. Il y a des familles, des personnes plus âgées, d’autres qui sont seules et notre coloc.» Elle vit ici depuis plus de deux ans. Marion, depuis quelques mois.
Ecoutez le nouveau podcast du Vif: Réduire sa facture d’énergie: leurs changements de vie radicaux
Ce qui les a attirées dans le projet? La vie en commun. Avec leurs voisins, elles partagent l’entretien du bois qui les entoure, des machines à laver et des moments conviviaux – balades, soirées cinéma ou jeux de société dans la salle commune. «Et puis, il y a la colocation. Un petit projet dans un grand projet, évoque Morgane. A plusieurs, on fait de plus grandes choses, ça stimule. Un potager par exemple, c’est un gros engagement en temps. L’avantage d’ être plusieurs, c’est qu’on peut répartir cette charge.» Ça marche aussi pour le ménage, la cuisine, les courses, la répartition des factures…
Le choix gagnant
On n’aurait jamais pensé trouvé ça là et pourtant… Ottignies est l’une des communes les plus chères du sud du pays. «La colocation représente une solution très efficace pour bénéficier de chouettes endroits à loyer réduit, analyse Marion. Je ne l’ai pas choisie pour cela, mais ça entre dans la réflexion.» A Bruxelles, selon l’Observatoire des loyers, un colocataire payait, en 2020, en moyenne 437 euros par mois pour sa part du logement, quand les personnes habitant seules ou en famille déboursent près de 775 euros chacune.
Ce n’est pas la seule économie. Ce soir, au menu, c’est risotto de petits pois. «Presque tous les repas sont végé, ça réduit aussi les coûts. On mange souvent tous ensemble. On se sert dans le frigo, on ne s’inquiète pas, explique Marion. On fonctionne comme une famille. On ne le fait pas pour économiser l’énergie mais, à nouveau, c’est une bonne solution. On n’allume qu’une fois le four ou les taques. On peut acheter en plus grosses quantités, on sait que tout sera mangé.»
A plusieurs, on fait de plus grandes choses, ça stimule.
Dans leur salle à manger, les deux jeunes femmes portent un pull d’hiver. Morgane, une écharpe. Le poêle à bois est éteint et le chauffage, pas encore rallumé. Elles n’ont pourtant pas peur de voir arriver leur facture: «Elle aura des répercussions sur notre budget mais nous n’avons pas de grosses dépenses par ailleurs. On pourra payer.» D’autant que la facture sera divisée en quatre. «Mais même avant l’augmentation des prix, si on avait froid, on enfilait un pull en plus, détaille Marion. Le coût de l’ énergie n’ a fait que renforcer notre philosophie de vie. Ouvrir la vanne du radiateur n’est pas la première solution.» «Souvent, je me dis que je n’ ai pas besoin de tout ça. Il y a aussi des besoins qu’on s’ est créés», ajoute Morgane.
On n’aurait pas pensé trouver ça là, et pourtant… elles l’ont fait. Demain, en coloc ou «dans leur chez-soi», elles garderont les réflexes de sobriété mis en place au quotidien.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici