sacs
Bag covered in paint © Getty Images

Pourquoi les sacs à main (et de courses) sont plus sales que la cuvette des toilettes

Derrière leur propreté apparente, certains objets du quotidien sont de vrais nids à bactéries, parfois bien plus sales qu’une cuvette de toilettes. Comme les sacs à main et de courses.

En 2015, le magazine américain Good Housekeeping attestait que les sacs à main et sacs à dos faisaient partie des onze objets du quotidien plus contaminés par des bactéries qu’une lunette de toilettes. Un constat également établi pour les sacs de courses réutilisables par les autorités sanitaires anglo-saxonnes en mai 2024. En cause? La difficulté à laver et à désinfecter un sac, notamment en cuir. Et ce, alors qu’il est en contact avec nos mains qui touchent de manière quasi permanente des surfaces grouillantes de mille et une choses sales. En 2008, une étude réalisée par l’université du Colorado recensait en effet 4.742 espèces bactériennes sur les mains d’une cinquantaine d’étudiants.

Magasins, transports en commun, restaurants, bureau, coffre de la voiture: le contact des sacs avec de multiples lieux et surfaces riches en vie bactériologique n’est pas en reste. Selon une étude d’une équipe de microbiologistes de l’université d’Aston, au Royaume-Uni, l’intérieur des voitures est lui-même plus sale que la cuvette des toilettes, notamment le coffre, avec 1.425 bactéries retrouvées. Parmi elles: Escherichia coli (E.coli). Cette bactérie, que l’on trouve naturellement dans l’intestin de l’homme et des animaux à sang chaud, est «commensale», c’est-à-dire qu’elle coexiste généralement sans causer de problèmes de santé. Elle peut même être utile pour freiner la prolifération de bactéries nuisibles. «La plupart des bactéries ne posent pas de problème pour quelqu’un dont le système immunitaire est compétent», rappelle Eric Muraille, professeur à la Faculté de Médecine de l’ULB. Toutefois, certaines souches d’E.coli peuvent déclencher la tourista et dans des cas sévères, l’intoxication peut être mortelle. En Belgique, en 2013, une fillette de 9 ans est décédée après avoir contracté la bactérie en consommant de la viande insuffisamment cuite. En 2024, le cas d’une adolescente de 14 ans a également été recensé. Plus récemment, des cas d’intoxications alimentaires sévères sont survenus dans l’Aisne en France dus à la bactérie Escherichia coli. Une fille de 12 ans y a malheureusement succombé.

Bref, cette bactérie peut aussi se retrouver dans nos sacs. Une étude britannique de l’Initial Washroom Hygiene, une entreprise de services sanitaires aux entreprises, a en effet révélé en 2013 qu’un sac à main sur cinq représentait un risque pour la santé en tant que vecteur de transmission de maladies bactériennes.

Recommandations

Nettoyer son sac à main régulièrement et éviter de le poser par terre: voilà ce que recommande l’étude britannique. L’idéal est d’avoir un porte-sacs chez soi. Pour les sacs de courses, mieux vaut éviter de les mettre sur le plan de travail. «Après être allé au magasin, il faut se laver les mains. Et si on nettoie ses sacs, également désinfecter le volant et le coffre de sa voiture. Autrement cela ne sert à rien», prévient Eric Muraille. Pour l’intérieur et l’extérieur des sacs, des lingettes antibactériennes peuvent être utilisées. Interviewé dans l’émission Le magazine de la santé, diffusée sur France 5, l’hygiéniste et microbiologiste Christophe Mercier conseille de laver les sacs à dos en synthétique à la machine à laver à 30 °C. Autrement, aspirer l’intérieur avant un lavage à l’eau froide avec du savon noir, puis un rinçage et un séchage à l’air libre est bienvenu. Afin d’éviter d’abîmer les sacs en cuir, appliquer en mouvements circulaires une serviette microfibre imbibée de lait démaquillant peut être efficace. Autre solution: disposer d’un intérieur de sac afin d’éviter que le contenu ne contamine le contenant.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire