Pas moins de 31% des travailleuses et travailleurs absents plus de huit semaines pour cause de maladie ont repris progressivement le travail en 2024, ressort-il d’une étude menée par Liantis, entreprise spécialisée dans la prévention sur le lieu de travail. Les taux de reprise varient cependant grandement selon les secteurs.
L’analyse a été réalisée auprès de 193.100 personnes sur l’ensemble du marché du travail belge. Elle révèle que sur les 5,7% absents l’an dernier durant plus de huit semaines consécutives, près d’un tiers d’entre eux ont depuis repris graduellement le travail. Ce taux est toutefois bien inférieur dans les secteurs de la construction (16,2%), du transport (16,3%) et de l’industrie (25,1%).
C’est par contre l’inverse parmi les métiers de soins (40,9%) ou dans les administrations publiques (50%). Liantis explique ces différences par la complexité pour certains secteurs d’organiser un travail à temps partiel ou adapté, ou les liens plus étroits entre les services RH et les services externes de prévention dans d’autres secteurs.
Aucun contact avec le médecin du travail
Dans le même temps, plus de la moitié des travailleurs malades de longue durée (53%) n’a eu aucun contact avec le médecin du travail pour discuter d’un travail adapté ou d’une reprise progressive. « Cela pose problème lorsqu’il s’agit de vraiment favoriser la réintégration des malades de longue durée », réagit Sylvia Vanden Avenne, médecin du travail et responsable de la prévention et du bien-être chez Liantis.
L’étude est publiée à l’heure où le gouvernement fédéral a annoncé une série de mesures pour réduire le nombre de malades de longue durée, comme un contrôle plus strict des médecins qui prescriraient trop de congé maladie ou une sensibilisation des employeurs, bientôt mis à contribution dans le paiement des deux premiers mois du congé maladie.