Les personnes en invalidité depuis des années sont à nouveau dans le collimateur des projets du ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit).
Le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), souhaite que les personnes percevant une indemnité d’invalidité depuis plus d’un an soient de nouveau évaluées médicalement avant que leur allocation ne soit prolongée, rapporte De Standaard samedi. « L’évaluation de ce qui reste du potentiel de travail doit commencer à partir d’une page blanche », déclare-t-il.
Selon Vandenbroucke, près de 300.000 personnes sont actuellement en incapacité de longue durée jusqu’à leur pension. Il annonce une « petite révolution » pour contenir le problème croissant des longues maladies. Toutes les personnes percevant une allocation d’invalidité depuis plus d’un an – soit une allocation versée après douze mois d’absence – devront effectuer une nouvelle demande médicale complète pour que leur allocation soit prolongée, précise le ministre.
« Une petite révolution »
« L’évaluation de ce qui reste du potentiel de travail doit commencer à partir d’une page blanche, sur la base de l’évaluation médicale réalisée par un médecin. » Cette évaluation sera ensuite répétée chaque année.
Vandenbroucke souligne toutefois que cette obligation ne s’applique pas aux personnes totalement invalides, ni aux patients suivant un traitement lourd, comme pour le cancer. Il ne dispose pas encore de chiffres précis, mais parmi les 300.000 personnes en incapacité de longue durée jusqu’à la retraite, plus de 100.000 devront finalement passer un nouveau contrôle.
Le ministre ne cache pas que l’activation des personnes en incapacité de longue durée, et donc la réduction des dépenses massives en allocations maladie, pourrait également représenter un coup de pouce financier pour la sécurité sociale belge. « À long terme, cela pourrait permettre d’économiser des centaines de millions d’euros pour la sécurité sociale. Mais ce n’est pas ma première préoccupation. »
La CSC s’inquiète des intentions de Vandenbroucke
La CSC a formulé plusieurs craintes samedi concernant les projets du ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke, de contrôler les personnes en invalidité depuis plusieurs années. Le syndicat chrétien met en garde contre toute pression supplémentaire sur les personnes qui ne sont pas en mesure de travailler. La CSC souhaite également que davantage d’attention soit accordée à la prévention des maladies professionnelles.
La CSC note que de nombreux travailleurs en invalidité aimeraient retourner au travail. « Nous constatons cela dans nos services et dans les entreprises (…) Nous sommes donc favorables à la transition vers un emploi praticable« .
Des contrôles « vraiment inappropriés »
Mais l’organisation syndicale avertit que les projets du ministre ne doivent pas conduire à déclarer trop rapidement les personnes en bonne santé, dans le seul but de nettoyer la liste des malades de longue durée, puis de les pousser vers le CPAS. Ces contrôles seraient également « vraiment inappropriés », dans le cadre d’un traitement lourd, comme celui contre le cancer par exemple, indique encore le syndicat.
La CSC souligne également le manque d’un plan visant à prévenir le travail nuisible à la santé. « Y aura-t-il des contrôles et des sanctions adéquats dans les entreprises? Et comment allons-nous inciter les entreprises à proposer des emplois adaptés? Ce qui est crucial. »