Tique géante
© Getty Images

Plus grande, plus véloce et plus dangereuse, la tique géante prend ses quartiers en Belgique

Inconnue en Europe il y a encore quelques années, la tique géante y trouve désormais de nouveaux terrains de chasse. Plus grande, elle peut traquer sa proie sur plusieurs mètres avant de la mordre. Elle est aussi vectrice d’un virus potentiellement mortel.

Il y a quelques mois, une vétérinaire ardéchoise mettait en garde la population de la présence de l’Hyalomma marginatum, autrement connue sous l’appellation de tique géante. Natif de pays africains et asiatiques, l’insecte s’est installé sur le pourtour méditerranéen, notamment dans le Sud de la France il y a quelques années, avant de remonter progressivement vers l’intérieur des terres européennes, et jusqu’en Belgique.

«Nous avons connaissance de deux tiques géantes retrouvées chez nous au cours des dernières années, probablement introduites par des oiseaux, indique Sciensano. Il est probable qu’il y en ait davantage, mais qu’elles ne soient pas observées ou signalées», précise l’Institut national de santé publique en Belgique. En raison des changements climatiques et de leurs capacités d’adaptation, leur présence pourrait devenir plus fréquente en Belgique à l’avenir..

Vectrice de maladie mortelle

En plus d’être deux fois plus grosse que la tique autochtone (jusqu’à deux centimètres après son repas), la tique géante est reconnaissable à ses pattes rayées rouge-brun-jaune et à son corps brun foncé et strié. Ses habitudes de chasse diffèrent également de celles de sa consœur européenne. Tandis que la tique du mouton (Ixodes ricinus) attend passivement un hôte et tombe d’un arbre ou un arbuste pour le mordre, la tique géante est très active et capable de parcourir 100 mètres pour se sustenter du sang de sa proie.

Contrairement à la tique Ixodes ricinus, qui se plaît dans les endroits humides, la tique géante vit dans des espaces ouverts et secs comme des jardins, où la vétérinaire ardéchoise Anne Staub a d’ailleurs observé deux spécimens. Heureusement, elle «ne survit pas encore à l’hiver en Belgique, sans doute en raison du climat défavorable actuel», indique Sciensano.

Il n’existe pour l’heure aucune raison de s’inquiéter de la présence de l’Hyalomma marginatum en Belgique. Toutefois, la prudence reste de mise, car cet insecte est vecteur de maladies graves, parmi lesquelles figure un nairovirus, qui peut entraîner la fièvre hémorragique de Crimée-Congo (FHCC), mortel dans «30 à 50% des cas». Les infections sont cependant rares, «même dans les régions où la tique est présente naturellement, assure Sciensano. En 2019, par exemple, deux cas ont été rapportés dans toute l’Europe.» L’arachnide acarien peut aussi être porteur de la bactérie Rickettsia aeschlimannii, à l’origine de la fièvre boutonneuse méditerranéenne, aussi appelée fièvre tachetée. Le nombre d’infections détectées est aussi très faible en Europe.

Prévenir les morsures

La meilleure prévention contre la morsure de la tique géante est la même que pour celle des tiques communes européennes: porter des vêtements couvrants les jambes, les bras et le cou, éviter les herbes hautes et les feuilles mortes, appliquer du répulsif et inspecter soigneusement chaque partie de son corps (surtout dans les plis et sur le cuir chevelu) après une exposition.

En cas de morsure, il faut enlever la tique avec une pince spécialement conçue à cet effet, ou avec une pince à épiler en veillant à ne pas écraser l’insecte. Il ne faut surtout pas l’endormir avec de l’alcool ou de l’éther, au risque qu’il ne régurgite le contenu de son estomac, ce qui accroîtrait le risque de transmission bactérienne.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire