Sur les réseaux sociaux, les électrolytes sont présentés comme un remède miracle pour lutter contre la gueule de bois. Certaines marques de solutions d’hydratation surfent sur la vague. Mais cette complémentation en minéraux est-elle réellement efficace après une soirée arrosée?
Parmi les innombrables compléments du sportif: les électrolytes. En poudre, liquides, ou sous forme de pastilles, il s’agit de minéraux (sodium, potassium, calcium, magnésium, chlorure, bicarbonate…) chargés en ions, et donc capables de transporter une charge électrique positive ou négative, qui aident notamment «à maintenir les équilibres acidobasique et hydrique, qui doivent être maintenus dans une plage normale pour que l’organisme puisse fonctionner», indiquent les manuels médicaux MSD.
Lors d’une activité physique, une part de ces électrolytes est évacuée via la transpiration, d’où l’importance pour le sportif de compenser ces pertes par le biais de l’alimentation ou bien de la complémentation. Les adeptes du running, du crossfit ou de la musculation ne sont toutefois pas les seuls à s’intéresser aux bienfaits de ces minéraux. Sur les réseaux sociaux, TikTok en tête, de nombreux contenus vantent leurs mérites pour prévenir ou lutter contre les désagréments du lendemain de veille. En outre, si elles n’avancent pas clairement que leurs solutions d’hydratation à base d’électrolytes sont des remèdes à la gueule de bois, certaines marques de compléments alimentaires surfent tout de même sur la vague en exposant tous les bienfaits des minéraux après une soirée alcoolisée.
Car boire de l’alcool déshydrate. Pour cause, l’alcool inhibe l’hormone antidiurétique (ADH) –ou vasopressine–, qui régule la fonction des reins. En buvant bières, cocktails ou verres de vin, l’envie d’uriner est plus pressante. Or, l’urine contient également des minéraux, qui vont donc s’évacuer plus vite que la normale. Avec à la clé maux de tête, fatigue, sensation de faiblesse musculaire, crampes…
L’alcool déshydrate, mais pas que
Mélangés à son cocktail préféré durant la soirée, en shot concentré avant d’aller se coucher, ou dilués dans plusieurs litres d’eau au réveil, les astuces à base d’électrolytes censés «guérir» de la gueule de bois sont multiples. Mais sont-elles efficaces?
La réponse est nuancée. Oui, les pastilles et autres poudres d’hydratation vont permettre de compenser les minéraux perdus lors d’une soirée arrosée. Voire permettre un retour plus rapide à l’équilibre hydrique qu’avec une eau non complémentée. Cependant, il ne s’agira là que d’un pansement, car l’alcool ne déshydrate pas seulement, il a sur l’organisme bien plus d’effets néfastes que ce que des électrolytes peuvent compenser. «La consommation d’alcool n’est jamais sans danger pour la santé, quelle que soit la quantité consommée», souligne l’OMS.
A court terme, en réduisant le temps de réaction, les réflexes et la vigilance, l’alcool augmente le risque d’accidents, notamment routiers. A fortes doses, il peut plonger un individu dans un coma éthylique, qui, faute de soins adéquats, peut entraîner la mort. Sur le long terme, l’alcool augmente le risque de cancer. A ce titre, il a été classé comme cancérigène par le Centre international de recherche sur le cancer, étant impliqué dans le développement d’au moins sept formes de la maladie, notamment de l’intestin et du sein. La consommation d’alcool régulière augmente également le risque d’hypertension artérielle et favorise les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le risque de dépendance ne doit pas non plus être négligé, avec des conséquences aussi bien physiques que psychologiques et relationnelles.