Gynécologue flandre
Gynecologist performing a checkup on a female patient in clinic © Getty Images

L’affaire qui secoue la Flandre: déjà 250 signalements contre un gynécologue pour des comportements inappropriés

A ce jour, 250 signalements concernant un gynécologue flamand ont été enregistrés auprès du point de signalement des comportements inappropriés. Suspendu de ses fonctions, l’homme pourra toutefois à nouveau exercer d’ici à quelques jours.

Un scandale secoue, depuis plusieurs semaines, le milieu gynécologique flamand. Un praticien exerçant à l’UZ Anvers et au RZ Tirlemont est accusé par de nombreuses femmes de comportements inappropriés.

A la suite des révélations d’une dizaine d’entre elles, un point de signalement a été ouvert, et a, à ce jour, enregistré pas moins de 250 plaintes, a fait savoir la ministre de la Justice, Zuhal Demir, ce mercredi, en réponse à des questions de divers élus au parlement flamand. Sur ces quelques centaines de témoignages, certains remontent à des faits d’il y a plus de 30 ans, a-t-elle précisé.

Depuis que l’affaire a éclaté, la ligne téléphonique du centre de signalement est «saturée», explique la coordinatrice du centre, Annick Deblauwe. «Il revient des témoignages que de précédents signalements n’ont pas fait l’objet d’un suivi. Certaines personnes en ont alors parlé dans la presse.»

Suspendu provisoirement

Une première plainte a été déposée pour atteinte à l’intégrité sexuelle, ce qui a mené le parquet de Louvain à ouvrir une enquête judiciaire concernant ce gynécologue flamand. Dans la foulée, deux autres plaintes ont été déposées. Entre-temps, l’homme a été suspendu des hôpitaux où il travaillait, et a, plus tard, reçu l’interdiction d’exercer son métier pour une durée de huit jours à compter du 2 décembre.

«L’intégrité et la sécurité des patients sont prioritaires, a commenté le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit). Toutes les instances concernées doivent désormais travailler de manière très approfondie et sans délai sur les centaines de signalements qui ont été émis: la commission de contrôle, l’ordre professionnel, les points de contact, et le parquet. Sans préjuger de la suite de l’enquête, nous communiquerons en temps voulu sur les enseignements à tirer de cette situation et les nombreuses questions qu’elle soulève

Outre les plaintes concernant le gynécologue de Tirlemont, le centre de signalement a également reçu une trentaine d’appels concernant d’autres prestataires de soins.

Un gynécologue condamné en 2021

Cette affaire n’est pas sans rappeler celle d’un autre gynécologue, Bruxellois cette fois, qui, en 2021, fut reconnu coupable du viol d’une patiente commis cinq ans plus tôt. Bien qu’il ait reconnu les faits dans un enregistrement capté à son insu par la famille de la victime, ce médecin exerçait toujours au moment de son procès. Il avait léché et caressé les seins de sa patiente et touché son clitoris, sans porter de gants.

En février 2021, le gynécologue d’une soixantaine d’années a été condamné à quatre ans de prison ferme. Un an plus tard, en appel, la peine a été réduite d’une année. Le sexagénaire est donc aujourd’hui libre. En première instance, sa peine avait été assortie d’une interdiction d’exercer durant cinq, mais en 2022, celle-ci a été supprimée.

(Avec Belga)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire