Les aides internationales à la santé devraient s'établir à moins de 40 milliards de dollars en 2025, soit moitié moins que le sommet atteint en 2021. © Getty

La santé mondiale entre dans une « ère d’austérité » financière: plusieurs coupables pointés du doigt

Selon une étude du Lancet, l’aide internationale destinée à la santé risque de chuter à son niveau le plus bas depuis 2009.

L’aide internationale destinée à la santé va probablement chuter cette année à son plus bas niveau depuis une quinzaine d’années, conclut mercredi une étude du Lancet, y voyant le début d’une ère durable d' »austérité ».

« Nous entrons dans une ère d’austérité pour la santé mondiale« , résument les auteurs de cette étude, qui vise à établir à quel niveau les aides internationales à la santé vont s’établir lors des années à venir.

Ces aides, versées par les pays les plus développés aux pays pauvres ou en voie de développement, couvrent de nombreux champs, dont par exemple la lutte contre le VIH et le sida.

Elles devraient s’établir à moins de 40 milliards de dollars en 2025, soit moitié moins que le sommet atteint en 2021. Certes, celui-ci s’inscrivait dans le contexte exceptionnel de la pandémie de Covid, mais, plus largement, les niveaux de l’aide internationale sont en train de retomber à un niveau plus vu depuis 2009.

Cette tendance s’explique notamment par les coupes drastiques engagées aux Etats-Unis par le gouvernement du président Donald Trump dans les aides au développement. Mais le phénomène ne se résume pas aux Etats-Unis: les chercheurs soulignent que l’Allemagne, la France ou le Royaume-Uni ont aussi engagé de nettes réductions financières.

Leurs effets concrets devraient être « conséquents » en matière de santé publique, soulignent les auteurs. « Dans des pays comme la Somalie, la République démocratique du Congo et le Malawi, les systèmes de santé ne sont quasiment financés que par l’aide au développement. »

Dans ce contexte, les auteurs appellent non seulement de leurs voeux un rebond de l’aide au développement, mais mettent aussi en garde les bénéficiaires sur la nécessité de trouver d’autres sources de financements, en particulier leurs propres ressources nationales.

Il reste à savoir si celles-ci « peuvent être mobilisées pour combler les manques », si « certains donateurs peuvent contribuer de manière plus marquée », et « à quel point les systèmes de santé peuvent faire plus avec moins », concluent les auteurs, soulignant l’incertitude des perspectives.

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