L'hygiéniste bucco-dentaire utilise des instruments à des fins de prévention dentaire.
L'hygiéniste bucco-dentaire travaille en étroite collaboration avec le dentiste. © Belga

Hygiéniste bucco-dentaire, une nouvelle profession en progression: pourquoi il est indispensable et quand le consulter

De plus en plus d’hygiénistes bucco-dentaires exercent en Belgique. Une profession récente, dont l’utilité reste méconnue. Quand est-il conseillé de les consulter?

En Belgique, la profession d’hygiéniste bucco-dentaire existe depuis 2018. Aujourd’hui, 501 praticiens exercent dans le pays. Un métier récent, mais complémentaire à celui de dentiste. Ce spécialiste de l’hygiène orale joue un rôle central dans la prévention des maladies de la bouche. Il réalise des soins visant à éviter l’apparition de pathologies bucco-dentaires, à les traiter quand c’est nécessaire, et à maintenir ou améliorer l’hygiène orale des patients.

«Au niveau des soins de prévention, ça passe souvent par le détartrage, mais on peut aussi faire des scellements de sillons pour éviter la rétention de nourriture au niveau des molaires, ou encore des empreintes pour les gouttières d’éclaircissements dentaires. Une grosse part de mon métier, c’est surtout d’apprendre à mes patients comment se brosser plus efficacement les dents», explique Pierre Bua, hygiéniste bucco-dentaire et chargé de cours à la Haute Ecole Libre de Bruxelles Ilya Prigogine (HELB).

Les hygiénistes bucco-dentaires travaillent en synergie avec les dentistes, les spécialistes dentaires, ainsi qu’avec les médecins en stomatologie et en chirurgie maxillo-faciale. Ils peuvent par exemple effectuer des prises de sang nécessaires avant des chirurgies dentaires, réaliser des radiographies, ou encore retirer certains appareils orthodontiques.

Pour Reza Khamaktchian, orthodontiste, «la surcharge de travail fait que parfois les dentistes négligent la prévention pour se concentrer sur la pathologie, sur des choses beaucoup plus complexes. L’activité d’un hygiéniste en collaboration avec un dentiste permet à celui-ci de se concentrer davantage sur une série d’actes.»

Une profession récente

C’est en 2013 que le Conseil de l’art dentaire a recommandé la création d’une nouvelle profession en Belgique afin de soutenir les dentistes, mieux répondre à l’évolution des besoins en soins et permettre la délégation de certaines tâches. La profession d’hygiéniste bucco-dentaire a officiellement vu le jour en 2018. En Flandre, des formations avaient déjà été mises en place dès 2016, en prévision de cette reconnaissance légale.

Les premiers professionnels ont été diplômés en 2019 en Flandre, et 2021 en Belgique francophone. C’est donc une profession relativement nouvelle, qui existe pourtant depuis 1917 aux Etats-Unis. En Europe, certains pays tels que la France n’ont pas encore reconnu la profession d’hygiéniste bucco-dentaire, tandis que d’autres comme l’Allemagne permettent exclusivement aux assistants dentaires de s’y former.

Quand consulter un hygiéniste bucco-dentaire?

Bien qu’il puisse travailler dans un cabinet de dentiste, en hôpital, dans des centres d’hébergement et de soins, des maisons de repos, des institutions pour personnes handicapées, ou encore des établissements de soins de santé mentale, l’hygiéniste bucco-dentaire n’est pour le moment pas autorisé à exercer en cabinet indépendant. C’est toujours le dentiste qui oriente le patient vers lui.

«Aujourd’hui, je suis encore à un stade où je dois recaler facilement un patient sur deux, même enfant, et adulte parfois aussi, parce que le brossage, le contrôle de plaque, n’est pas suffisant. On n’est pas dans les conditions correctes pour envisager un quelconque plan de traitement. L’hygiéniste est donc essentiel, selon moi», souligne Reza Khamaktchian.

«A la fin d’une consultation, j’ai régulièrement des patients qui se demandent pourquoi on ne leur a jamais appris ces pratiques»

L’hygiéniste bucco-dentaire n’est donc pas un «sous-dentiste», mais bien un professionnel de la santé dont la pratique est complémentaire à celle du dentiste. «Je me rends souvent compte du manque de prévention après avoir mis en place des techniques de brossage, des conseils personnalisés par rapport à l’utilisation de certains dispositifs. A la fin d’une consultation, j’ai régulièrement des patients qui se demandent pourquoi on ne leur a jamais appris ces pratiques, d’où l’importance pour le public de comprendre qu’en consultant un hygiéniste bucco-dentaire, il bénéficie de nombreux conseils personnalisés, souvent impossibles à recevoir lors d’un rendez-vous chez le dentiste, faute de temps», complète Laurence Henriet, hygiéniste bucco-dentaire à Nivelles.

La profession devrait se développer dans les années à venir. On dénombre pour l’instant 50 praticiens à Bruxelles, 93 en Wallonie et 358 en Flandre.

Nassim Kashkooli

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