Grande enquête sur la santé des Belges: alors que les jeunes bougent de plus en plus, les aînés se sédentarisent. © Getty Images

Grande enquête sur la santé des Belges: les chiffres étonnants de la pratique du sport

Selon la dernière grande enquête de Sciensano, les Belges bougent plus qu’en 2018, mais les inégalités régionales, sociales et de genre restent marquées. Les jeunes adultes sont les plus actifs, tandis qu’un quart de la population reste exposé à une sédentarité prolongée.

Les Belges bougent plus qu’il y a cinq ans. C’est l’un des enseignements principaux de la nouvelle enquête de santé réalisée par Sciensano, la première depuis la pandémie de Covid-19. Les adultes sont plus nombreux à s’engager dans une activité physique régulière, en particulier chez les jeunes. Mais cette dynamique masque des contrastes profonds. Les écarts entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles se maintiennent, et les inégalités sociales persistent.

Sciensano considère une activité physique comme bénéfique pour la santé lorsqu’elle dépasse 150 minutes par semaine à une intensité modérée. Un peu plus d’un tiers de la population adulte (34.9%) franchit désormais ce seuil, contre 30.1% en 2018. La progression est claire, mais la majorité reste en dessous du niveau recommandé.

Ce sont les jeunes de 18 à 24 ans qui affichent les meilleurs résultats, avec plus d’un adulte sur deux qui bouge suffisamment selon les seuils définis. Chez les plus de 75 ans, la proportion tombe à moins d’un sur cinq. Le niveau d’études influence également les pratiques. Parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, environ 42% atteignent les recommandations, contre 20% parmi les personnes sans diplôme. La Flandre devance les deux autres régions avec 40% d’adultes actifs, suivie de Bruxelles à 34%. La Wallonie reste en retrait avec un taux de 26%.

Cette tendance se reflète aussi dans les habitudes de déplacement. Le vélo séduit de plus en plus. Un habitant sur trois déclare l’utiliser chaque semaine, avec un bond net à Bruxelles depuis la précédente enquête. La marche, elle, reste stable et très répandue, en particulier dans les milieux urbains.

Une Belgique sédentaire?

En parallèle, la sédentarité ne recule pas en Belgique. Un quart de la population passe toujours plus de huit heures par jour en position assise ou couchée, sans compter le sommeil. Cette réalité concerne aussi bien les plus jeunes que les plus âgés. Elle touche davantage les personnes diplômées du supérieur et les habitants de Flandre, pourtant les plus actifs par ailleurs. Les deux phénomènes coexistent.

Autre signal préoccupant, le manque d’activité physique pendant les loisirs. Plus d’un Belge sur quatre présente un risque pour sa santé faute de mouvement en dehors des trajets ou du travail. Là aussi, les inégalités sont nettes. Les femmes, les aînés et les personnes sans diplôme sont les plus exposés.

Pour Sciensano, ces données confirment la nécessité d’un effort ciblé. L’activité physique régulière reste l’un des meilleurs moyens de prévenir les maladies chroniques, de maintenir l’autonomie et d’améliorer la santé mentale. Mais elle ne profite pas à tous dans les mêmes conditions.

L’institut plaide pour un soutien renforcé aux mobilités douces, une meilleure intégration de l’exercice dans le cadre scolaire et professionnel, et une attention particulière aux territoires

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