Guillain-Barré Gaza
© Anadolu via Getty Images

Faiblesse musculaire, paralysie respiratoire: le syndrome de Guillain-Barré, nouveau fléau à Gaza

En près de deux ans, le nombre de patients gazaouis atteints du syndrome de Guillain-Barré a été multiplié par douze. Trois personnes, parmi lesquelles deux enfants, sont mortes de cette maladie rare pouvant provoquer des paralysies.

La famine est loin d’être le seul fléau auquel doivent faire face les déplacés de Gaza. Les maladies continuent de se propager dans cette enclave réduite à peau de chagrin, où deux millions de personnes survivent sur un territoire d’à peine 12% de sa superficie avant le début du conflit, le 7 octobre 2023. Selon l’OCHA, le bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU, la malnutrition, les déplacements incessants, la surpopulation dans les camps de fortune, l’absence d’assainissement ou encore la rareté de l’eau potable ont provoqué plusieurs épidémies de poliomyélite, de choléra, d’hépatite A ou encore de gale.

Une autre maladie fait désormais surface et a déjà coûté la vie à trois Gazaouis: le syndrome de Guillain-Barré.

Celui-ci touche annuellement une personne sur 91.000 à 55.000, indique le CHU de Liège, ce qui en fait une maladie neurologique rare. Le système immunitaire des patients atteints attaque une partie du système nerveux périphérique se traduisant par des faiblesses musculaires qui peuvent s’aggraver en paralysie, notamment respiratoire.

Le syndrome de Guillain-Barré touche majoritairement les hommes adultes, toutefois, parmi les trois victimes gazaouies se trouvent deux enfants de moins de 15 ans. «Décédés “faute d’accès aux traitements vitaux” en raison du blocus imposé par Israël sur l’entrée de l’aide humanitaire dans l’enclave», dénonce l’OCHA.

Des traitements manquants ou détruits

En l’absence d’un traitement adéquat, à savoir des immunoglobulines intraveineuses, dont aucun stock n’est actuellement disponible à Gaza, selon l’OMS, la situation risque de s’aggraver. En date du 31 juillet 2025, 64 cas, dont 27 enfants de moins de 15 ans, ont été recensés dans la bande de Gaza par les autorités sanitaires. «Contre seulement cinq cas par an avant l’escalade du conflit», note l’Organisation des Nations Unies, qui précise: «32 cas ont été recensés dans le gouvernorat de Khan Younis, 28 dans le gouvernorat de Gaza, et quatre dans le gouvernorat de Deir al-Balah.»

Le syndrome de Guillain-Barré n’est pas la seule maladie qui inquiète l’OCHA. Pas moins de 420 cas de méningites ont été signalés au cours du mois de juillet: 197 cas à Khan Younis, 150 à Gaza et 73 à Deir al-Balah. Il s’agit du nombre «le plus élevé enregistré», commente l’organisation. Là encore, le risque d’une aggravation est élevé, après la destruction, fin juillet, du principal entrepôt médical de l’OMS à Deir al-Balah. Y étaient stockés de nombreux antibiotiques, indispensables au traitement de cette maladie inflammatoire qui peut se révéler mortelle.

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