Le coronavirus refait parler de lui. Ces dernières semaines, les contaminations au Covid-19 sont reparties à la hausse en Belgique. «Il ne s’agit pas d’un variant plus dangereux et le pic reste modeste», rassure toutefois le virologue Marc Van Ranst. «Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter.»
Au cœur de l’été, les médecins relevaient en moyenne 9,2 cas de Covid pour 100.000 habitants lors de leurs consultations. Début septembre, ce chiffre atteignait déjà 13,5. En cause: principalement le variant XFG.
Mais inutile de retenir ce nom, balaie Marc Van Ranst, du Rega Institute for Medical Research de la KU Leuven: «C’est une nouvelle variation sur le même thème. Le XFG n’est pas un variant, mais un sous-variant. Aujourd’hui, seuls quelques virologues passionnés suivent encore la multitude de sous-variants. Les autres ont cessé depuis longtemps: cela n’a plus rien de vraiment intéressant.»
Le XFG n’est donc ni plus dangereux ni plus contagieux que les variants précédents?
Marc Van Ranst: Non. Ce variant reste ce qu’il est: heureusement moins virulent que les premiers que nous avons observés au début de la pandémie, il y a cinq ans. C’est justement parce qu’il ne s’agit que d’un sous-variant que je suis rassuré. Si une toute nouvelle souche devait le supplanter, je serais plus inquiet.
Assiste-t-on aujourd’hui à un pic important de contaminations?
Non, pour l’instant ce n’est pas une forte poussée. Bien sûr, cela peut changer: dans une semaine ce pourrait être terminé, mais cela peut aussi continuer à croître pendant plusieurs mois. Ce genre d’évolution reste extrêmement difficile à prévoir. Le petit pic que nous observons aujourd’hui est inférieur à celui de la fin de l’été dernier.
Peut-on dire que le coronavirus est désormais une maladie saisonnière, qui réapparaît chaque fois qu’il fait plus froid et que les jours raccourcissent?
J’aimerais répondre «oui», mais en réalité ce n’est plus si certain. On le pensait, mais l’an dernier un pic soudain est survenu en été, alors que le virus circulait moins en automne et en hiver. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le coronavirus reste un petit être imprévisible.
«Le moins que l’on puisse dire, c’est que le coronavirus reste un petit être imprévisible.»
Il y a donc actuellement une poussée de Covid. Dans quelques semaines, une flambée de VRS est attendue chez les bébés et les jeunes enfants, puis en décembre le pic de la grippe. Cette répartition est-elle positive?
Absolument, je préfère voir un pic de coronavirus maintenant plutôt qu’au moment du Nouvel An, lorsqu’il coïnciderait avec la grippe et le VRS (NDLR: virus respiratoire syncytial). En Australie, c’est ce qui s’est produit cette année. Lors d’une triple épidémie, aucune des trois maladies ne connaît de flambée exceptionnelle, mais leur circulation simultanée peut peser lourdement sur la population. Non seulement le nombre de malades augmente, mais certains développent des formes plus graves parce qu’ils contractent deux infections en même temps. Dans ce cas, on tombe vraiment très gravement malade. Il vaut donc mieux que ces pics se succèdent, même si cela échappe évidemment à tout contrôle.
Le pic de coronavirus dont il est question actuellement n’est qu’une ride à la surface de l’eau, comparée aux vagues observées pendant la pandémie. Est-ce grâce à l’immunité collective liée aux vaccins?
En partie, mais certainement pas uniquement. Beaucoup ont déjà été infectés plusieurs fois. Et le mode de vie a changé depuis la période pré-Covid. La ventilation n’est plus aussi rigoureuse que durant la pandémie, mais elle reste meilleure qu’auparavant. Les poignées de main sont revenues, mais elles restent moins fréquentes. La distance d’un mètre et demi n’est plus respectée, mais elle est souvent un peu plus grande qu’avant. Tous ces réflexes ont subsisté de manière inconsciente. Mis bout à bout, cela fait tout de même une réelle différence.
Enfin, convient-il de se faire vacciner à nouveau?
Le vaccin protège en tout cas contre le variant Omicron et donc aussi contre le XFG. Il vaut mieux en discuter avec son médecin traitant pour déterminer si la vaccination est indiquée dans chaque cas. Pour les personnes âgées et celles présentant des facteurs de risque, il ne faut pas hésiter: il faut simplement le faire.
Les personnes en bonne santé doivent plutôt se demander: «A quel point serait-ce contraignant si je tombais malade?» Celui qui a prévu un beau voyage à l’automne peut choisir de se faire vacciner pour éviter que son séjour ne soit compromis par le Covid. Dans ce cas, une vaccination de confort peut être une bonne option.