Une fois que le rachat de l’Américain Monsanto sera effectif, le groupe de pharmacie et agrochimie allemand Bayer compte être « transparent » sur « tous les produits phytosanitaires » y compris l’herbicide glyphosate, a déclaré vendredi à l’AFP le président de Bayer France, Frank Garnier.
« Nous sommes le premier groupe agrochimique à avoir mis en ligne les résumés de nos études concernant tous nos produits phytosanitaires, avec le site transparency.com lancé en décembre 2017 », a déclaré M. Garnier au cours d’un entretien accordé dans le cadre du salon de l’Agriculture à Paris.
« Notre intention est d’utiliser la même transparence dans l’avenir sur le dossier du glyphosate, car nous avons la volonté d’effacer la controverse et de parvenir à un débat sociétal serein: dès que nous aurons racheté Monsanto, je n’imagine pas que nous ne puissions pas être transparents sur le dossier du glyphosate », a-t-il affirmé.
Le groupe allemand estime que le rachat de 100% du géant américain des pesticides et des OGM sera effectif « dans le courant du deuxième trimestre » 2018, soit avant la fin juin. L’opération, qui vient d’obtenir un feu vert des autorités de régulation brésiliennes, attend « d’ici le 5 avril » l’avis de la Commission européenne, ainsi que celui du ministère de la Justice américain, a dit M. Garnier.
Pour convaincre les autorités de régulation et éviter les situations monopolistiques, Bayer s’était engagé en octobre à céder au groupe BASF ses activités de recherche, production et commercialisation liées aux semences de colza, soja et coton, représentant près de 6 milliards d’euros, et employant quelque 1.400 salariés au niveau mondial, a rappelé M. Garnier.
Début février, Bayer a proposé de nouvelles concessions afin de dissiper les inquiétudes sur des doublons éventuels, qu’il a précisées ce mercredi en proposant d’abandonner « l’ensemble de son activité de semences de légumes » (Nunhems), portant sur un chiffre d’affaires de 460 millions d’euros au niveau mondial, a dit M. Garnier.
« A cela peuvent s’ajouter la vente ou la concession de licences dans d’autres activités de Bayer ou Monsanto », avait précisé Werner Baumann, patron du groupe allemand dans un communiqué mercredi.