
1 hôpital sur 3 manque de transparence sur les coûts, dénonce Solidaris
Les hôpitaux se doivent de communiquer leurs prix aux patients avant de leur facturer certains suppléments. Or, 26 hôpitaux sur 92, principalement wallons, ne le font pas. Certains hôpitaux, cette fois plutôt flamands, facturent du matériel qui ne devrait pas l’être. Solidaris envisage des actions en justice.
Un hôpital sur trois ne communique aucune liste de prix pour les hospitalisations. Et parmi les hôpitaux qui le font, 28% facturent indûment certains coûts aux patients, selon une enquête de la mutualité Solidaris dont les conclusions sont publiées vendredi dans les journaux Het Nieuwsblad, Het Belang van Limburg et Gazet van Antwerpen. Solidaris envisage de se tourner vers la justice si les hôpitaux concernés ne se conforment pas à la législation.
Dans un premier temps, la mutuelle a tenu à vérifier si les hôpitaux étaient transparents par rapport aux coûts supplémentaires facturés lors d’une hospitalisation. Les hôpitaux peuvent faire payer des suppléments pour certaines choses si celles-ci sont remises au patient. Mais les hôpitaux doivent publier la liste des prix de ces produits sur leur site internet.
Selon Solidaris, 26 hôpitaux sur 92 ne respectent pas cette obligation légale. Il s’agit principalement d’hôpitaux wallons, seuls cinq étant situés en Flandre. Parmi les hôpitaux qui respectent cette obligation de transparence, 28% facturent toutefois aux patients du matériel qui ne devrait pas l’être. Il s’agit dans ce cas principalement d’hôpitaux flamands.
Solidaris va maintenant prendre contact avec les hôpitaux qui enfreignent les règles. « S’ils ne se mettent pas en conformité d’ici juin, nous envisagerons des actions juridiques », avertit la mutualité.
L’occasion de réformer le secteur hospitalier
Après la publication de l’enquête de Solidaris, le cabinet du ministre fédéral de la Santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) encourage les patients à consulter leur mutuelle s’ils se posent des questions sur leur facture d’hospitalisation. Celle-ci « peut intervenir s’il y a des erreurs », a commenté le cabinet du ministre.
« La clarté des factures est une chose, mais l’honnêteté des factures est en une autre. C’est bien que Solidaris mette ces pratiques malhonnêtes en lumière. Il faut agir fermement contre cela », a ajouté le cabinet du ministre.
Selon lui, ces résultats justifient la nécessité de poursuivre la réforme du secteur et de revoir le mode de financement des hôpitaux. « Nous avons déjà fait pas mal de boulot à ce sujet sous la précédente législature et nous souhaitons à présent atterrir. Nous voulons parvenir à un financement transparent, juste et correct du secteur. Cela permettra d’avoir des factures claires et abordables pour le patient ». Dans cette logique, le ministre dit aussi vouloir plafonner les suppléments d’honoraires partout.