Lors de son discours d’intronisation, le pape Léon XIV a dénoncé «un paradigme économique qui exploite les ressources de la Terre et marginalise les plus pauvres». Il confirme l’orientation sociale qu’il veut donner à l’Eglise.
Léon XIV a donné le ton de son pontificat dimanche au Vatican en dénonçant une économie exploitant la nature et marginalisant les pauvres, devant des dizaines de milliers de personnes et un parterre de dirigeants étrangers, dont le vice-président américain JD Vance. « À notre époque, nous voyons encore trop de discorde, trop de blessures causées par la haine, la violence, les préjugés, la peur de l’autre, par un paradigme économique qui exploite les ressources de la Terre et marginalise les plus pauvres« , a déploré le premier pape américain, qui a lui-même vécu deux décennies dans une région déshéritée du Pérou.
«Construire un monde nouveau»
Dix jours après son élection à la tête de l’Eglise catholique, il confirme ainsi l’orientation sociale qu’il entend donner à son action, après le choix de son nom de règne en hommage à Léon XIII (1878-1903), le père de la doctrine sociale de l’Eglise qui avait dénoncé l’exploitation des ouvriers à la fin du XIXe siècle. Lors d’une messe solennelle riche en rites et symboles place Saint-Pierre, Robert Francis Prevost, élu le 8 mai, est apparu ému en recevant les emblèmes pontificaux, le pallium, bande d’étoffe qui se porte sur la chasuble, et l’anneau du pêcheur, une bague rendue inutilisable après la mort de chaque pape.
Disant sa « gratitude », il a insisté sur « l’unité » de l’Eglise, appelant à « la charité » plutôt que « d’emprisonner les autres par la domination, la propagande religieuse ou les moyens du pouvoir ». Le pape a aussi appelé dimanche à « construire un monde nouveau où règne la paix« , un message à la résonance particulière alors qu’étaient présents les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et israélien Isaac Herzog, dont les pays sont déchirés par la guerre.