La ministre flamande du Climat, Melissa Depraetere (Vooruit), désire ramener à 100 km/h la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes du nord du pays. Le gain se marquerait tant pour l’environnement que pour la sécurité routière, a-t-elle plaidé.
Le gouvernement flamand doit s’attaquer, durant l’été, à toute une série de mesures pour réduire drastiquement les émissions de CO2 de la Région et ainsi rattraper son retard quant aux objectifs climatiques. Dans un podcast du journal Het Laatste Nieuws, la ministre socialiste du Climat, Melissa Depraetere, plaide entre autres pour rabaisser de 120 à 100 km/h la limitation de vitesse sur les autoroutes flamandes. Elle entend ainsi suivre l’exemple des Pays-Bas -et, dans une certaine mesure, du ring bruxellois.
Outre-Moerdijk, depuis 2019, les automobilistes ne peuvent généralement pas dépasser les 100 km/h sur autoroute entre 6h et 19h. En dehors de ces heures, la vitesse maximale est fixée à 120 ou 130 km/h. La mesure avait été adoptée pour réduire les retombées d’azote. Outre le risque réduit d’accident, rouler à 100 km/h au lieu de 120 permet également d’économiser 20 à 30% de carburant, a souligné la ministre.
Par le passé, les écologistes de Groen ont déjà appelé de leurs vœux cette mesure. Toutefois, la décision incomberait à la ministre flamande de la Mobilité, Annick De Ridder (N-VA). Cette dernière a rapidement rejeté la proposition, affirmant qu’elle ne serait « absolument pas » mise en œuvre. L’autre partenaire de coalition de Vooruit, le CD&V, a abondé dans le même sens, estimant que les citoyens percevraient une telle réduction de la vitesse comme une sanction injustifiée et qu’ils ne la respecteraient donc pas.
L’idée ne convainc pas non plus l’institut pour la sécurité routière Vias, sollicité par Belga. D’après Vias, c’est en persuadant le plus grand nombre de rester sous les 120 km/h, plutôt que de pousser une pointe à 130 km/h, que l’on réussira à réduire efficacement les émissions de CO2. Ces dernières augmentent de façon exponentielle avec la vitesse, souligne l’institut. Quant à la sécurité, Vias plaide plutôt pour une adaptation en temps réel de la limitation sur les axes particulièrement fréquentés, comme le ring d’Anvers.