recharge sans carte
© Thamrongpat Theerathammakorn

Voitures électriques: l’avenir est à la recharge sans carte

Erik Raspoet Journaliste Knack

Un nouveau logiciel facilitera la vie des gestionnaires de flotte et des conducteurs de voiture électrique. Fini le casse-tête des cartes de recharge, tout sera entièrement automatisé.

Jochen De Smet a été président d’EV Belgium, la fédération belge pour la mobilité zéro émission, pendant plusieurs années. Il y a peu, il a lancé avec Hugues Dhaeyer, spécialiste des bornes de recharge, le cabinet de conseil Belli. «Nous visons les gestionnaires de flotte qui se noient dans un flux de données disparates, détaille-t-il. Recharge à domicile, sur le lieu de travail, aux bornes publiques ou semi-publiques, rapide ou lente, avec des tarifs variables: c’est un véritable casse-tête. C’est pourquoi nous développons une plateforme qui intègre toutes ces informations afin que les fleet managers puissent mieux maîtriser leur parc électrique

Le marché professionnel s’électrifie rapidement, contrairement à celui des particuliers. Reste-t-il de l’espoir?

Je suis confiant. D’autant qu’il y a de plus en plus de véhicules électriques abordables, de petite taille, avec une autonomie acceptable. Cela règle les deux principaux obstacles pour les particuliers. Au Salon de l’auto de Bruxelles, cinq modèles étaient déjà proposés à moins de 20.000 euros. La populaire R5 de Renault coûte environ 25.000 euros, et c’est aussi le prix indicatif attendu pour la nouvelle Volkswagen ID.2, dont le lancement est prévu l’an prochain. L’écart avec les véhicules thermiques se réduit de plus en plus. Entre-temps, la crainte de ne pas trouver de borne de recharge a disparu. La Belgique –en réalité, surtout la Flandre– figure parmi les leaders européens en matière d’infrastructures de recharge. Depuis le 13 avril 2024, le règlement Afir (Alternative Fuels Infrastructure Regulation) est entré en vigueur: l’Europe impose aux opérateurs de bornes de recharge de permettre la recharge sans abonnement. Ce règlement fixe également des règles pour garantir la transparence tarifaire, un point faible souvent dénoncé par les gestionnaires de flotte et les utilisateurs de véhicules électriques.

Le véhicule sera automatiquement reconnu une fois branché à la borne.

Cela mettra-t-il fin aux plaintes concernant les tarifs opaques et la prolifération des cartes de recharge?

Heureusement, cette source d’agacement appartient déjà au passé. L’interopérabilité –une carte unique pour toutes les bornes– est devenue la norme. En principe, on peut même se passer de carte, grâce à la carte bancaire ou de crédit. Mais en Belgique, tous les opérateurs ne l’autorisent pas, conséquence d’un marché de l’électrique largement dominé par les voitures de société. Les gestionnaires de flotte tiennent à une carte spécifique, car elle leur permet de garder une vue d’ensemble sur le comportement de conduite et de recharge. C’est la réalité actuelle, mais l’avenir appartient au plug and charge.

C’est-à-dire?

Il s’agit d’un nouveau logiciel de paiement qui reconnaît automatiquement les véhicules dès que le câble est branché sur la borne. La recharge et la facturation se font de manière entièrement automatisée, grâce à un système de communication sans fil intégrant évidemment les protocoles de sécurité nécessaires. Il existe encore quelques imperfections, mais la technologie est déjà opérationnelle. La plupart des nouveaux véhicules et des bornes de recharge sont d’ores et déjà préparés à cette évolution.

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