Škoda fête ses 130 ans, ce qui constitue déjà en soi une performance exceptionnelle. Sous l’égide du groupe Volkswagen, Škoda est passée du statut de marque bon marché à celui de marque de qualité accessible, dotée d’une touche d’humain particulière et de modèles qui séduisent tout autant les particuliers que les professionnels.
L’histoire de Škoda remonte à la fin du XIXe siècle. A Mlada Boleslav, dans l’Empire austro-hongrois de l’époque, le libraire Vaclav Laurin et son ami le réparateur de vélos Vaclav Klement lancent une usine de vélos et de motos. L’entreprise connaît un tel succès qu’en 1905, ils décident également de construire des voitures.
La première Laurin & Klement FF, équipée d’un puissant moteur huit cylindres, quitte l’usine en 1907. Quelques années plus tard, la gamme s’élargit avec la Hispano Suiza, un modèle qui séduit particulièrement la riche bourgeoisie de l’époque.
Un nouveau nom de marque
Après la Première Guerre mondiale, durant laquelle la production automobile est à l’arrêt, Laurin et Klement reprennent leurs activités et fusionnent en 1925 avec un fabricant de trains et de trams disposant de solides ressources financières. Škoda devient alors le nouveau nom de la marque automobile, qui, avec ses modèles luxueux et très coûteux, rivalise avec Mercedes-Benz et Rolls-Royce.
Sur ordre du chancelier du Reich allemand, Škoda passe en 1939 à la production de canons et de chars pour l’armée. Contre toute attente, l’usine de Mlada Boleslav sort quasiment intacte de la Seconde Guerre mondiale et la production de voitures particulières peut y reprendre immédiatement.
Rapport qualité-prix
Škoda s’impose rapidement en Europe avec des voitures fiables et abordables. Celles-ci sont en outre équipées d’une suspension indépendante qui garantit un meilleur confort de conduite et une tenue de route plus sûre.
Cependant, la division de l’Europe en un bloc capitaliste à l’ouest et un bloc communiste à l’est met brutalement fin à cette success story. Dans les années qui suivent, Škoda se délite en une entreprise d’Etat mal gérée, aux modèles dépassés et à la technologie obsolète.
Après la chute du régime communiste en Europe de l’Est, Škoda passe, en 1991, aux mains du groupe automobile allemand Volkswagen. Le nouveau propriétaire investit massivement dans l’élargissement de la gamme. Les nouveaux modèles sont équipés des dernières technologies de VW et répondent aux strictes normes de qualité allemandes.
«Aujourd’hui, Škoda est l’un des piliers du groupe Volkswagen. Il doit son succès à une vision claire de l’avenir et à une politique cohérente en matière de prix et de modèles.»
Aujourd’hui, Škoda est l’un des piliers du groupe Volkswagen. Il doit son succès à une vision claire de l’avenir et à une politique cohérente en matière de prix et de modèles. La marque propose un bon rapport qualité-prix. Le groupe Volkswagen utilise régulièrement Škoda comme plateforme de lancement pour de nouvelles applications technologiques et de nouvelles gammes de modèles destinées aux autres marques de volume du groupe automobile allemand.
C’est ce qui explique pourquoi les modèles Škoda sont systématiquement dotés des technologies les plus modernes en matière de motorisation, de sécurité et de connectivité. En utilisant des matériaux recyclés et recyclables, la marque tchèque se distingue aussi favorablement en matière de durabilité.
Tout cela explique la position forte de Škoda sur le très important marché des véhicules de société. Les sociétés de leasing et les gestionnaires de grandes flottes automobiles ne se laissent pas guider par des considérations émotionnelles: pour eux, chaque centime compte. Ils se concentrent sur le coût total de possession (TCO). Si celui-ci est favorable, comme c’est le cas avec Škoda, alors la marque est retenue. S’il ne l’est pas, aucune chance.
Par ailleurs, les modèles Škoda se distinguent de leurs concurrents directs par des équipements Simply Clever, comme un porte-parapluie intégré et une brosse dans la portière avant, des appuie-tête confortables à l’arrière, accompagnés d’une couverture douce pour les passagers de la banquette arrière, ou encore un compartiment de rangement pratique pour les câbles de recharge.
Du «Simply Clever» au tout électrique
Avec chaque nouveau modèle, Škoda franchit une étape supplémentaire. Dans le cas de l’Enyaq iV, c’est peut-être même la plus grande de toute son histoire. Celui-ci arrive sur le marché fin 2021 en tant que premier SUV électrique de la marque.
Le nouveau venu repose sur la nouvelle plateforme modulaire MEB du groupe Volkswagen, développée pour la nouvelle génération de modèles électriques d’Audi, Cupra, Seat, Škoda et VW. Le moteur électrique est intégré dans l’essieu arrière et entraîne les roues arrière. Les modèles les plus puissants reçoivent un deuxième moteur électrique sur l’essieu avant et sont donc à transmission intégrale.
En Belgique, l’Enyaq iV est le modèle le plus vendu de Škoda, mais cela pourrait bien changer avec l’arrivée de l’Elroq. L’Elroq (long de 4,49 m) est 16 cm plus court que l’Enyaq iV, avec lequel il partage les mêmes motorisations et de nombreuses similitudes à l’intérieur.
La grande différence réside dans le prix, avec environ 10.000 euros d’écart en faveur de l’Elroq, ainsi que dans le volume du coffre. Mais même celui-ci reste encore assez grand pour ce segment de marché, avec ses 470 litres. Les passagers, tant à l’avant qu’à l’arrière, bénéficient d’un espace pour les jambes quasiment identique à celui de l’Enyaq iV, qui a récemment été restylé.
L’Enyaq iV est également disponible en version coupé, ce qui n’est pas le cas de l’Elroq. Ce dernier offre en revanche l’avantage considérable de disposer d’un rayon de braquage exceptionnellement court de dix mètres, ce qui améliore sa maniabilité. Un écart d’un mètre ou d’un mètre et demi dans le rayon de braquage fait une énorme différence lors des manœuvres ou du stationnement.
Meilleur achat
L’Elroq est disponible en trois variantes de puissance; l’essai a été fait avec l’Elroq 85 –la version la plus puissante avec une puissance de 286 ch. La consommation moyenne, qui s’élève à 25,6 kWh/100 km, est plutôt élevée, ce qui fait que l’autonomie WLTP annoncée de 580 kilomètres relève de l’utopie. En fonction de la température, des conditions de conduite et météorologiques, une autonomie réaliste se situe entre 350 et 420 kilomètres. Le temps de recharge de dix à 80% oscille autour des 30 minutes.
Mais il y a peu de points faibles. L’Elroq 85 a une silhouette élégante, offre une conduite agréable, fluide et confortable, et ne présente pratiquement aucun défaut ou manque perturbant. L’intérieur est très spacieux, propose de nombreuses possibilités de rangement et dégage une impression de qualité et de classe, à l’image de l’Enyaq iV bien plus onéreuse.
Le système d’infodivertissement est à jour, avec des menus bien structurés qui sont accessibles en un clin d’œil d’une simple pression sur le bouton d’info. Simply clever. Avec un prix d’entrée de 43.900 euros, l’Elroq n’est pas donné, mais il offre un excellent rapport qualité-prix comparé à ses concurrents européens directs. Les modèles comparables fabriqués en Chine sont nettement moins chers; ils bénéficient en outre d’une garantie minimale de sept ans. A leur désavantage toutefois: leur valeur résiduelle est plus faible et le réseau de concessionnaires des marques chinoises est encore en phase de développement, avec de nombreuses zones d’ombre.
Main dans la main, tout pour le client
En Belgique, qui compte un nombre de voitures de société sans égal, Škoda détient une part de marché d’environ 4%. Tendance à la hausse. Thierry De Vleeschouwer (CEO Škoda Belgique) est, mieux que quiconque, passionné par la marque tchèque. «Depuis la reprise par Volkswagen, Škoda est passée en un rien de temps d’une marque à bas prix à une marque de qualité abordable. Au sein du grand groupe automobile allemand, Škoda suit une voie propre avec une gamme complémentaire à celle des modèles de Cupra, Seat et VW. D’une part, nous bénéficions souvent en premier lieu des technologies innovantes développées au niveau du groupe, et d’autre part, nos modèles polyvalents se distinguent par leur design caractéristique, avec un clin d’œil aux origines de Škoda.»
«Ce qui saute peut-être le plus aux yeux, ce sont les fonctions « Simply Clever » qui rendent la conduite agréable et améliorent la facilité d’utilisation. Cela tient au fait que nous regardons à travers les yeux du consommateur et que nous répondons en flux tendu à ses besoins et à ses souhaits. Apparemment, nous le faisons si bien que nous figurons dans les premiers choix non seulement de nos clients particuliers, mais aussi des sociétés de leasing et des gestionnaires de grandes flottes d’entreprise. Škoda Belgique réalise 70% de son chiffre d’affaires sur le marché des voitures de société.»
«Nos pères fondateurs ont commencé comme fabricants de vélos, nos racines sont là.»
La course, c’est notre affaire
Pour Thierry De Vleeschouwer, ce n’est pas un hasard si Škoda est active dans le cyclisme. «La course, c’est notre affaire! Nos pères fondateurs ont commencé comme fabricants de vélos, nos racines sont là. Si Škoda jouit aujourd’hui d’une grande notoriété de marque, c’est aussi –et surtout– grâce à notre engagement dans le cyclisme. Nous sponsorisons aussi bien les grandes courses et les tours que des équipes, ce qui nous assure une forte visibilité. C’est notre meilleur investissement à ce jour.»
«Škoda fête ses 130 ans et fait ainsi partie des plus anciennes marques automobiles encore existantes, conclut Thierry De Vleeschouwer. Aucune célébration grandiose n’est prévue: la situation politique et économique difficile, tant en Europe qu’ailleurs, ne s’y prête pas. Cet automne, nous lancerons quelques séries spéciales placées sous le signe du 130e anniversaire.»
«Cette année et l’année dernière, nous avons complètement renouvelé et élargi notre gamme. Le lancement d’un nouveau modèle est prévu pour 2026. Il s’agira d’un petit frère de l’Elroq. L’électrification et le développement de nouveaux modèles de SUV restent, quoi qu’il arrive, une priorité pour nos designers et ingénieurs. Par ailleurs, nous produisons en Inde et au Vietnam des modèles spécialement conçus pour ces marchés, qui répondent aux besoins locaux. »