Ces contrôles seront ciblés et se dérouleront sur les grands axes d’accès.
La Belgique va renforcer les contrôles à l’entrée sur son territoire pour réguler l’immigration irrégulière et l’immigration secondaire, c’est-à-dire les personnes qui bénéficient déjà d’un statut de demandeur d’asile ou de protection dans un autre pays de l’UE ou qui y ont introduit une demande, ont annoncé ce jeudi le ministre de l’Intérieur Bernard Quintin (MR) et sa collègue chargée de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt (N-VA), sur le plateau du journal télévisé de VTM.
Ces contrôles seront effectués sur les axes routiers importants et les aires d’autoroute, les lignes de bus internationales et spécifiquement la ligne La Panne-Dunkerque, dans certains trains (à la gare de Bruxelles-Midi notamment) et à l’arrivée de certains vols intérieurs à l’espace Schengen considérés comme étant à forte pression migratoire, comme l’Italie et la Grèce. Ces actions sont menées en étroite collaboration entre la police fédérale, la police locale et l’Office des étrangers.
« Nous assumons nos responsabilités en effectuant des contrôles stricts et ciblés aux carrefours stratégiques. Nous luttons ainsi contre les flux migratoires clandestins et empêchons le déplacement de la pression migratoire vers la Belgique, tout en luttant plus efficacement contre la criminalité afin de renforcer la sécurité sur notre territoire », déclare le ministre Quintin.
La ministre Van Bossuyt souligne pour sa part que les flux migratoires sont en constante évolution et que certains pays voisins ont déjà durci leurs politiques. Elle affirme que la Belgique entend désormais renforcer sa fermeté à l’égard de l’immigration irrégulière et des demandes d’asile introduites dans plusieurs pays successivement, une pratique qu’elle qualifie de « shopping de l’asile ».
«Un discours dur qui va semer le chaos»
Le député fédéral Matti Vandemaele (Groen) se montre critique à l’égard la décision du gouvernement de renforcer les contrôles à l’entrée sur le territoire belge dès cet été. «Complètement absurde. Un discours dur», selon l’élu, qui craint que cette décision ne fasse que semer le chaos.
«Les gens qui se déplacent d’un pays à l’autre, c’est une réalité. Prétendre que l’on peut y mettre un terme grâce à des contrôles aux frontières, surtout entre les pays européens où la libre circulation est possible, est totalement absurde», selon l’écologiste. «De plus, les frontières belges font 1.445 kilomètres de long. Que veut faire la ministre (Anneleen Van Bossuyt)? Installer un poste de garde tous les dix mètres?»
Cette décision n’est pour le député qu’un «coup de com’ symbolique par lequel la ministre de l’Asile et de la Migration démontre qu’elle ne mène pas une politique sérieuse et affiche son incompétence.» Il ne s’attend qu’au chaos pour tous ceux qui doivent traverser la frontière, belges ou non. M. Vandemaele fait référence à l’Allemagne, qui a déjà instauré des contrôles aux frontières. «Une expérience coûteuse, qui a nécessité un investissement considérable en ressources et en temps. Les contrôles allemands ont entraîné des temps d’attente interminables, avec un impact économique majeur.»