Lors de la COP30 à Belém (Brésil), la Belgique plaidera pour plus d’ambition, notamment de la part des grands émetteurs.
La Belgique, dont la délégation à la COP30 sera emmenée dès la semaine prochaine par le ministre fédéral du Climat, Jean-Luc Crucke, plaidera à Belém pour davantage d’ambition dans la lutte contre le réchauffement climatique, singulièrement dans le chef des pays les plus gros émetteurs.
Notre pays plaidera pour un relèvement collectif de l’ambition mondiale, «sur la base du premier bilan mondial et des meilleures données scientifiques, en appelant en particulier les grands émetteurs et les pays producteurs de combustibles fossiles à renforcer leurs engagements», peut-on lire dans un communiqué commun de M. Crucke et de la ministre wallonne du Plan Air-Climat, Cécile Neven, qui représentera pour sa part la Belgique lors des réunions de coordination de l’Union européenne.
«L’urgence climatique impose d’agir, mais pas n’importe comment: il faut des décisions concrètes, efficaces et, surtout, soutenables pour les citoyens et les entreprises. C’est dans cet esprit que la Belgique agit déjà et souhaite contribuer à faire avancer la transition mondiale, en appelant les autres grandes économies à relever elles aussi leur ambition et à présenter des trajectoires crédibles. C’est cette ligne claire que je défendrai dans les coordinations européennes et les discussions internationales», affirme la ministre wallonne Cécile Neven.
Le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre est actuellement la Chine, suivie par les États-Unis et l’Inde. L’Union européenne n’occupe désormais plus que la quatrième place, mais le Vieux Continent a été le premier à s’industrialiser et porte dès lors une responsabilité historique dans le réchauffement climatique mondial.
«En 10 ans, l’accord de Paris a prouvé son efficacité: il nous a permis d’éviter le pire. En 2015, nous étions en route vers un monde à +4°C. Aujourd’hui, nous avons ramené cette trajectoire à +2,5°C. Le multilatéralisme n’est donc pas un concept, c’est un levier et il fonctionne. Mais soyons lucides: 2,5°C, c’est encore trop et les conséquences sont déjà là», souligne quant à lui Jean-Luc Crucke.
À la COP30, la Belgique appuiera également une accélération de la transition énergétique alors que la COP28 à Dubaï avait fixé l’objectif de tripler les énergies renouvelables d’ici 2030 et avait lancé un appel historique à «transitionner» hors des énergies fossiles.
Notre pays défend également un déploiement accru des systèmes de tarification du carbone à l’échelle mondiale, une condition jugée essentielle pour assurer une concurrence équitable entre économies et éviter les effets de fuite de carbone. La Belgique sera aussi attentive au défi de l’adaptation face au réchauffement climatique et à la transition juste, sur laquelle la présidence brésilienne compte engranger des avancées lors de cette COP30.
Enfin, en matière de financement climat à destination des pays en développement, une question qui hante toutes les COP climat et suscite souvent des crispations, la Belgique plaidera pour un financement en ligne avec le nouvel objectif collectif adopté à la COP29 de Bakou, visant notamment à mobiliser 300 milliards de dollars d’ici 2035 pour soutenir les pays.
Plus généralement, la Belgique est attachée à des COP «plus ciblées et plus efficientes, recentrées sur les décisions structurantes et cohérentes avec les objectifs climatiques qu’elles poursuivent», rappellent encore les deux ministres belges.
La Belgique ne négocie pas directement en son nom lors des COP climat mais dans le cadre de la position commune adoptée par l’Union européenne.