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Les plus grandes opportunités pour la biodiversité en 2020

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Développer un champignon antimoustique, promouvoir l’aquaculture à recirculation… Des chercheurs et professionnels de la conservation se penchent sur les plus grandes opportunités et menaces pour la biodiversité au cours de l’année à venir. Focus sur les opportunités.

Le groupe de chercheurs a repéré 15 tendances émergentes qui ont le potentiel de bénéficier ou de nuire aux êtres vivants, mais qui ne sont pas encore les priorités des biologistes. Voici leur sélection des sept plus grandes opportunités pour notre planète, publiée dans la revue Trends in Ecology & Evolution.

La cellulose

La cellulose, un composé solide et rigide produit par les arbres, est une matière première particulièrement utile lorsqu’elle est coupée en morceaux de taille nanométrique. Et pour cause, la nanocellulose permet de produire des emballages ou des matériaux de construction. Alors que les inventeurs trouvent de nouvelles utilisations pour ce matériau polyvalent, «  la demande augmente de 18% par an et devrait atteindre 660 millions de dollars (soit 596 445 300 euros) d’ici 2023« , prédisent les chercheurs. Or, la production de nanocelluloses entraîne une augmentation des plantations d’arbres, qui entraîne à son tour une augmentation du stockage du carbone et réduit la dépendance aux combustibles fossiles. Sans oublier que les nanocelluloses pourraient également remplacer le plastique, de sorte que le volume de déchets plastique pourrait alors diminuer.

Des plantes pour améliorer la santé des abeilles

L’un des plus grands enjeux environnementaux est la disparition progressive des abeilles et autres pollinisateurs. En effet, les diverses utilisations des terres et les dangers tels que les pesticides et les maladies déciment leurs populations. Deux études aux États-Unis ont récemment suggéré que le pollen de tournesols et de plantes apparentées – bien qu’il n’ait pas les mêmes atouts nutritifs que celui d’autres plantes – a la capacité de réduire la gravité d’une infection intestinale chez les abeilles. Cette même infection qui diminue le succès reproductif des pollinisateurs.

L’aquaculture à recirculation

La pisciculture est une branche de l’aquaculture souvent associée à des niveaux élevés d’utilisation d’eau, à une pollution environnementale locale et à la perte des écosystèmes côtiers. Une autre approche pourrait cependant réduire ces impacts négatifs : l’aquaculture à recirculation. « Ces systèmes font circuler l’eau autour des réservoirs qui contiennent les espèces cultivées, traitent l’eau pour la maintenir à une qualité élevée et réduisent le débit d’eau à travers le système « , explique l’étude. Cela signifie que cette approche pourrait réduire la demande en eau de 97% à 99%. Si ces systèmes sont mis en place à plus grande échelle, ils pourraient contribuer à stimuler l’approvisionnement en poissons de mer d’une manière plus durable que les approches conventionnelles.

Des champignons antimoustiques

Le paludisme est une maladie en constante augmentation dans le monde. Même en Belgique, le nombre de cas est à la hausse depuis plusieurs années. En 2018, l’Institut de médecine tropicale (IMT) a recensé pas moins de 351 Belges ayant contracté le paludisme. La lutte contre cette maladie – transmise par les moustiques – est de plus en plus dure, d’autant que les insecticides conventionnels ne sont plus aussi efficaces qu’auparavant. Les scientifiques recherchent donc des alternatives innovantes. Une équipe a d’ailleurs récemment développé un champignon génétiquement modifié capable de produire une toxine tuant les moustiques.

Un utérus artificiel

Parmi les dernières avancées technologiques, des chercheurs sont parvenus à créer un utérus artificiel permettant le développement d’un foetus en dehors du corps de la mère. Un tel dispositif pourrait aider à augmenter la capacité de reproduction des mammifères en voie de disparition.

Reconnaissance de « l’écocide »

Nuire à l’environnement pourrait bientôt être reconnu comme un crime. C’est déjà même en partie le cas puisque la Cour pénale internationale (CPI) peut poursuivre des individus et des États pour destruction environnementale « généralisée, à long terme et grave » dans certaines situations. Malheureusement, aucune loi ne protège les habitants non humains d’un territoire donné, ni ne couvre la perte, les dommages ou la destruction de l’environnement en temps de paix. Mais des efforts sont cependant en cours pour reconnaître juridiquement parlant un crime contre l’environnement passible de poursuites : l’écocide. L’étude définit l’écocide comme « les dommages, la destruction ou la perte considérable d’écosystèmes d’un territoire donné… à tel point que la jouissance paisible par les habitants de ce territoire a été gravement diminuée« . La production de gaz à effet de serre pourrait donc être bientôt considérée comme un crime en vertu du droit international.

Atténuer les effets de la guerre

La Commission du droit international des Nations Unies a récemment adopté un ensemble de projets de principes visant à protéger l’environnement lors de situations de crise et de conflit. Cette nouvelle législation internationale obligerait ainsi les parties belligérantes à non seulement prévenir les dommages environnementaux, mais également à inclure la restauration de l’environnement dans les négociations de paix et à réparer les dommages après la fin des conflits.

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