Vous voulez concrétiser une idée mais vous hésitez à franchir le pas de l’entrepreneuriat ? Le statut d’indépendant à titre complémentaire peut sans doute vous convenir, comme l’explique Jérôme André-Dumont, conseiller juridique et fiscal chez CBC Banque.
Dans quels cas le statut d’indépendant à titre complémentaire peut-il être intéressant ?
Jérôme André-Dumont : « Cela permet de développer une activité indépendante tout en conservant la sécurité d’un emploi principal en termes de régularité des revenus ou de droits (assurance hospitalisation, pension, chômage…). Il faut cependant être conscient qu’avec deux emplois, vos nuits seront plus courtes et que, contrairement à vos concurrents, vous ne pourrez consacrer qu’un temps limité à votre activité. »
Quels sont les conditions pour démarrer une activité d’indépendant à titre complémentaire ?
Jérôme André-Dumont : « Tout dépend de votre statut (travailleur, chômeur, pensionné…). Dans le cas d’un travailleur, c’est assez facile car l’activité indépendante vient compléter un job qui doit s’exercer au moins à mi-temps. Renseignez-vous bien car les modalités varient légèrement selon que vous soyez salarié, fonctionnaire, enseignant ou artiste.
Si vous êtes au chômage, il est possible de vous lancer comme indépendant à titre complémentaire en conservant vos allocations pendant une durée limitée à 12 mois. C’est le principe du tremplin-indépendant. Après ce délai, vous devrez soit arrêter votre activité, soit devenir indépendant à titre principal. Attention : votre activité doit porter sur un secteur différent de celui où vous étiez employé auparavant.
Ce statut est aussi accessible aux pensionnés, avec des conditions qui varient en fonction de votre âge et de votre durée de carrière. Cela peut impacter vos revenus donc il faut bien se renseigner au préalable. »
Sur le plan financier, quelles précautions dois-je prendre ?
Jérôme André-Dumont : « Toute activité engendre des frais. Un business plan solide est donc indispensable. Il existe aussi des concours d’entrepreneuriat qui permettent de pitcher son projet pour s’assurer de sa faisabilité et de confronter son idée avec des professionnels du secteur. Il faut également bien gérer son budget. Quand vous êtes salarié, vous touchez votre salaire net. Le précompte professionnel est retenu à la source. Ce n’est pas le cas pour les indépendants. Afin d’éviter d’être pris au piège par un redressement fiscal, je recommande toujours de faire des versements anticipés d’impôts. Provisionner permet d’éviter les mauvaises surprises. »
Quelles sont les démarches administratives à réaliser avant de démarrer mon activité ?
Jérôme André-Dumont : « Ces démarches sont les mêmes que pour les indépendants à titre principal : vous devez vous identifier auprès la BCE, recevoir un numéro d’entreprise et de TVA, choisir un secrétariat social pour le versement de vos cotisations. Certaines activités nécessitent un accès à la profession. Vous devez également vérifier si votre contrat de travail vous impose des conditions, comme par exemple l’information de votre employeur. Celui-ci peut s’assurer que l’activité complémentaire est compatible avec votre emploi principal, afin d’éviter tout conflit d’intérêt ou prise de risques. »
Comment CBC peut-elle m’aider à me lancer ?
Jérôme André-Dumont : « Nous aidons d’abord le client dans sa réflexion à travers l’information que nous lui communiquons. Ensuite, nous lui proposons des produits bancaires, comme notre compte professionnel gratuit. Nous pouvons aussi accompagner la personne dans ses besoins de financement et l’orienter, si c’est opportun, vers les structures publiques de soutien financier. L’accompagnement s’adapte toujours aux besoins de l’indépendant. Votre comptable et votre secrétariat social sont aussi là pour vous conseiller et vous aider. »
Et si ça marche ? Puis-je ensuite devenir indépendant à titre principal ?
Jérôme André-Dumont : « Oui. Le passage vers le statut d’indépendant à titre principal est facile. Le principal changement concerne les cotisations sociales, qu’un indépendant à titre principal paie toute l’année et qui sont ajustées lors de la déclaration fiscale, alors qu’un indépendant à titre complémentaire peut ramener ces cotisations sociales provisoires au minimum afin d’alléger les charges. »
Vous avez obtenu toutes les réponses à vos questions et vous vous sentez maintenant prêt à vous jeter à l’eau ? CBC est là pour vous soutenir et veiller à ce que tout se passe bien.