2024 n’est pas facile à cataloguer sous un seul et même terme. La situation est toutefois un peu plus équilibrée, toutes les catégories d’actifs affichant à nouveau un profil plutôt normal. « L’ancienne normalité est redevenue la nouvelle normalité », déclare Christofer Govaerts, Chief Economist & Investment Strategist de la Banque Nagelmackers.
Quel regard portez-vous sur la situation actuelle du marché ?
« L’agenda a été à la fois accéléré et retardé. Nous avons connu une forte hausse en fin d’année, tant pour les actions que pour les obligations. Au premier trimestre 2024, les marchés d’actions ont poursuivi sur ce sentiment, tandis que le marché obligataire était encore quelque peu freiné par les banques centrales. La fréquence et le calendrier des réductions attendues des taux d’intérêt de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne (BCE) ont été revus à la baisse. Aux États-Unis, l’économie et le marché du travail sont plus que sains, de sorte que la Fed ne voit pas de véritable raison de réduire les taux d’intérêt prochainement. Une véritable avalanche de bonnes nouvelles. Pour l’Europe, les indicateurs préliminaires sont également plus favorables, suggérant que le pire est derrière nous. Nous pourrions avoir une croissance économique légèrement supérieure à celle de l’année dernière. »
Vous dites ça au conditionnel, à cause de la situation géopolitique ?
« On peut citer la guerre en cours en Ukraine et les problèmes au Moyen-Orient. Jusqu’à présent, ces conflits n’ont pas eu un impact trop important sur les marchés financiers. Bien sûr, il y a eu un impact inflationniste et les prix du pétrole ont légèrement augmenté. Mais dans l’ensemble, cela reste limité. Sauf que la situation en Ukraine perdure et que le conflit au Moyen-Orient s’étend. Nous jouons vraiment avec le feu, et si nous ne sommes pas prudents, la situation peut s’embraser. En cas de forte hausse des prix du pétrole ou de menace terroriste, le sentiment du marché peut connaître un revirement rapide, ce qui pourrait avoir un impact sur le marché boursier, qui adopterait alors peut-être une attitude attentiste. La situation géopolitique pourrait encore nous réserver une mauvaise surprise. »
La tendance à la désinflation se poursuit ?
« Les chiffres récents de l’inflation montrent que, comme prévu, la dernière ligne droite sera la plus longue. Par conséquent, le taux d’inflation est légèrement plus élevé qu’attendu et il faudra un peu plus de temps pour revenir à l’objectif. L’ensemble du processus est retardé et il faut espérer que, par exemple, une remontée des prix du pétrole ne vienne pas nous mettre des bâtons dans les roues. C’est un peu l’épine dans le pied des banquiers centraux. La BCE a préféré attendre le mois de juin, car elle pourra alors tirer des conclusions plus empiriques, telles que l’évolution du marché du travail et les nouveaux contrats salariaux. Je pense personnellement que ce délai supplémentaire est justifié. »
Pensez-vous que les élections américaines et européennes auront un impact sur les marchés financiers ?
« Les élections américaines ne sont pas un problème, du moins à court terme. Je pense qu’elles n’auront un impact qu’après l’été, une fois que la campagne aura vraiment démarré. Cela dit, pour les marchés financiers, il n’y a pas d’impact réel. Tout au plus voit-on les marchés réagir plus vite avec un président républicain, mais en fin de compte, il n’y a pas d’impact à noter sur le marché boursier. Les élections européennes n’ont pas non plus d’impact. Ce qui entre en ligne de compte, c’est l’impact potentiel de la législation en matière de technologie, par exemple. La guerre commerciale avec la Chine et les États-Unis sont également des thèmes importants. Nous avons constaté que Joe Biden n’a pas non plus vraiment changé de politique. »
Dans ce contexte, quel message adressez-vous aux investisseurs ?
« Face à des taux d’intérêt en hausse et à des taux d’inflation en baisse, à une économie saine aux États-Unis et à un rebond cyclique modéré en Europe, il convient d’être et de rester pleinement investi dans des actifs traditionnels. Concernant le marché des actions, nous ne sommes certainement pas négatifs, même des obligations d’entreprise de qualité pourraient s’avérer un choix judicieux. Un peu de cash est également possible. En fait, on peut dire que toutes les classes d’actifs se sont quelque peu normalisées, heureusement. Ceux qui pensaient que la faiblesse des taux d’intérêt deviendrait la nouvelle normalité, avec toutes ses implications pour les produits plus risqués, se sont trompés. L’ancienne normalité redevient la nouvelle normalité. »
Nagelmackers dispose aujourd’hui de plus de 4,8 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
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