La conduite électrique continue sa progression

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4 juin 2025, 13:00 Mise à jour le: 4 juin 2025, 13:34

La Belgique compte de plus en plus de conducteurs de véhicules électriques. Aujourd’hui, plus d’un tiers des voitures nouvellement immatriculées sont entièrement électriques. Mais cette croissance est-elle durable maintenant que les hybrides rechargeables redeviennent fiscalement intéressantes ? La Belgique fait-elle figure d’exception en Europe ? Quel est l’impact des taxes internationales à l’importation ? Les marques chinoises sont-elles vraiment sur le point de percer ? Les experts Filip Rylant (Traxio) et Philippe Vangeel (EV Belgium) font le point.

En matière de voitures électriques, la Belgique fait aujourd’hui partie des pays leaders. « Les immatriculations ont littéralement explosé ces dernières années, surtout pour les voitures neuves. En 2021, nous étions encore à environ 23 000 nouveaux VE par an. En trois ans, ce chiffre annuel a augmenté de 100 000. Le bond entre 2022 et 2023 est particulièrement frappant », explique Filip Rylant, porte-parole de Traxio, la fédération de la mobilité qui représente les concessionnaires automobiles. En 2024, 127 922 nouvelles voitures électriques à batterie ont été immatriculées dans notre pays, un record.

Et cette croissance se poursuit en 2025. Au cours des quatre premiers mois de l’année, 52 966 nouvelles voitures électriques ont été immatriculées, soit une augmentation de 31,3 % par rapport à la même période l’année dernière. Si l’on examine les types de motorisation au premier trimestre 2025, l’essence reste de loin le plus populaire pour les nouvelles immatriculations (42,1 % de part de marché). Mais la voiture électrique s’est hissée à la deuxième place (33,4 %).

Entreprises et particuliers

Au premier trimestre 2025, le marché des flottes reste le moteur de l’électrification du parc automobile belge. Pas moins de 86,8 % des véhicules électriques sont immatriculés au nom d’une entreprise, contre 13,2 % au nom d’un particulier. « Je m’en réjouis », déclare Philippe Vangeel, porte-parole de la fédération belge pour la mobilité zéro émission EV Belgium. « Nous constatons un léger revirement, mais une politique stable est nécessaire pour ancrer cette tendance. »

Recharger une voiture électrique : une habitude pour de nombreux Belges.

La prime flamande pour les véhicules électriques en 2024 – 5 000 euros pour l’achat d’une nouvelle voiture électrique jusqu’à 40 000 euros – a certainement joué un rôle à cet égard. « Cette prime était liée au bon de commande, donc la date de signature était déterminante. Il est fort possible que nous constations encore au premier trimestre 2025 un effet des commandes qui donnaient droit à cette prime », explique Philippe Vangeel.

« Je m’attendais en fait à un sérieux recul. Mais ce n’est pas le cas : les chiffres continuent d’augmenter. On dit souvent que les primes stimulent temporairement le marché, puis provoquent une baisse. C’est ce que nous avons constaté avec les panneaux solaires, lorsque les certificats verts ont été supprimés : ce secteur s’est alors complètement arrêté. Pour l’instant, nous ne constatons pas cet effet avec les voitures électriques », explique Filip Rylant.

« On constate une attitude plus positive à l’égard de la conduite électrique. »

Filip Rylant, Traxio 

Selon Filip Rylant, la prime a eu plus d’effet qu’un simple pic des ventes. « On constate une attitude plus positive à l’égard de la conduite électrique. Cette prime a incité les gens à réfléchir : si j’achète une voiture neuve ou d’occasion, pourquoi ne pas envisager un modèle électrique ? Ils ont donc commencé à se pencher sur la question. » Il confirme toutefois que certaines réticences persistent. « Les mêmes préoccupations reviennent sans cesse : le coût élevé, l’autonomie et les habitudes à changer. »

En quoi la Belgique est-elle unique ?

Filip Rylant, Traxio

Les voitures électriques ont le vent en poupe en Belgique, principalement grâce au marché des entreprises. Mais si l’on examine la situation à l’échelle internationale, le tableau est beaucoup plus nuancé. Certains pays sont en pleine transition vers l’électrification, tandis que d’autres sont à la traîne. En 2024, le nombre d’immatriculations de nouvelles voitures électriques en Europe a baissé de 6 %, pour atteindre 1 447 934 unités, soit une part de marché de 14 %. Ce recul s’explique notamment par le marché allemand, où les aides publiques ont été soudainement supprimées fin 2023.

La Belgique, en revanche, a continué à afficher de bonnes performances en 2024, avec une part de marché des véhicules électriques de 29 %. Les Pays-Bas (37 %) et la Norvège (89 %) ont également obtenu des résultats remarquables. « La Norvège est une classe à part », déclare Filip Rylant. « Elle investit massivement dans les énergies renouvelables, alors qu’elle produit elle-même du pétrole. Nous ne pouvons que respecter cela. En Belgique, nous avons la chance que le gouvernement ait mis en place un cadre fiscal attractif pour les voitures de leasing. C’est également un défi pour l’Union européenne : si nous voulons atteindre l’objectif zéro émission, les voitures électriques sont un élément essentiel de la solution. Mais nous devons alors continuer à leur accorder des avantages suffisants. »

L’impact des tarifs d’importation

Ces derniers mois, la scène internationale a été très agitée. Afin de protéger les constructeurs automobiles européens, l’Union européenne a introduit, le 31 octobre 2024, des droits à l’importation sur les voitures électriques construites en Chine. « Je pense que les Chinois ont réagi de manière assez pragmatique, sans ajustements de prix dramatiques », estime Philippe Vangeel. « La croissance des marques chinoises a quelque peu stagné, mais selon certaines sources, l’UE serait en train de revoir sa position et envisagerait d’imposer un montant forfaitaire plutôt qu’une taxe à l’importation par constructeur. »

« Les taxes européennes à l’importation sont contre-productives. Que disent les Chinois maintenant ? Si les voitures électriques sont taxées plus lourdement, nous importerons davantage de véhicules hybrides. Ceux-ci ne sont pas soumis à cette taxe à l’importation. L’Europe veut davantage de voitures électriques, mais pas à bas prix en provenance de Chine. D’où cette taxe à l’importation. Résultat ? Davantage d’hybrides rechargeables, soit exactement le contraire de ce que l’Europe souhaitait », explique Philippe Vangeel.

Et puis, il y a les fameuses taxes à l’importation de Donald Trump. Auront-elles un impact important sur le marché des véhicules électriques ? « Les États-Unis ne jouent pas un rôle important dans le domaine des batteries ou des matières premières, qui proviennent principalement d’Asie. Les mesures américaines ont donc peu d’effet sur la chaîne réelle derrière les voitures électriques, mais elles créent des tensions et des risques supplémentaires pour les acteurs européens », explique Philippe Vangeel.

L’infrastructure de recharge en Belgique connaît une forte croissance. Il y a déjà plus de 84 000 points de charge publics.

Filip Rylant voit également des conséquences possibles. « Les mesures prises par Trump auront certainement un impact sur certaines marques, tant pour les exportations vers les États-Unis que pour les importations en provenance de ce pays. Mais cet effet ne se fera sentir qu’à plus long terme. Nous devons attendre de voir si les mesures seront aussi sévères qu’elles ont été annoncées. Nous savons désormais que Trump commence toujours par intimider et menacer, avant de revenir sur ses positions. Les États-Unis se détournent de plus en plus du commerce mondial, mais la question est de savoir s’ils pourront maintenir ce cap. Ces mesures ont également un effet négatif sur leur propre marché et ne ramèneront certainement pas l’industrie manufacturière sur leur sol. De plus, les droits d’importation réciproques rendent également plus chers les matières premières et les composants destinés à la production américaine. C’est un cercle vicieux. »

Concurrence chinoise

Pour l’instant, l’essor des marques automobiles chinoises en Belgique semble moins important que prévu. « Des marques telles que Polestar, BYD et MG gagnent certes des parts de marché. Il ne s’agit pas encore de volumes importants, mais elles sont clairement en croissance », explique Filip Rylant. « Je me demande si ces droits à l’importation ont vraiment freiné les importations chinoises. D’autant plus que certaines marques vont désormais produire en Europe, ce qui leur permettra d’échapper à ces droits. Leur part de marché reste toutefois limitée pour l’instant. »

« Les mesures prises par Trump auront certainement un impact sur certaines marques. »

Filip Rylant, Traxio

Selon Rylant, la menace est souvent surestimée. « On parle rapidement « d’invasion », mais au cours des premiers mois de cette année, nous en sommes à environ 3 % en Belgique, et ce ne sont pas tous des véhicules électriques. Leur succès dépendra en grande partie de leur réseau de distribution. Notre propre étude auprès des consommateurs montre que le contact avec un garage physique reste important pour beaucoup de gens. »

Volkswagen en tête

L’année 2025 a démarré en force pour les voitures électriques, et pas seulement en Belgique. Selon le bureau d’études de marché JATO Dynamics, jamais autant de véhicules électriques n’ont été immatriculés en Europe au cours des trois premiers mois de l’année : 570 943 unités, soit une augmentation de 28 %. Volkswagen arrive désormais en tête du classement des marques de voitures électriques les plus populaires en Europe, suivie par Tesla et BMW. Des marques telles que Renault, Kia, Škoda, Cupra, BYD, Citroën et Mini ont également enregistré une forte croissance avec leurs modèles électriques. Aujourd’hui, 17 % du marché européen total est entièrement électrique.

Le marché des flottes reste le moteur de l’électrification en Belgique, mais les particuliers s’y intéressent également de plus en plus.

« Quelques nouveaux modèles intéressants ont fait leur apparition sur le marché et pourraient donner un coup de pouce aux ventes. Je pense notamment à la nouvelle Renault 5, la Renault 4, la Kia EV3 ou la Citroën ë-C3. Elles visent une gamme de prix plus abordable. L’accessibilité financière est un critère important, et cette année en particulier, une réponse a été apportée à cette demande», conclut Philippe Vangeel.

Le plug-in hybride fait-il son retour ?

Philippe Vangeel, EV Belgium 

C’était une surprise : le nouveau gouvernement fédéral a décidé de maintenir plus longtemps les avantages fiscaux pour les hybrides rechargeables. En 2025, la déduction fiscale maximale était encore réduite à 75 %, mais à partir de 2026, elle sera de 95 à 100 % pour les voitures émettant jusqu’à 50 g/km de CO₂. Les hybrides rechargeables testés selon la norme Euro 6e-bis plus stricte (applicable aux nouveaux modèles lancés à partir de 2025 et à tous les nouveaux modèles existants à partir de 2026) et qui émettent entre 51 et 75 g de CO₂/km resteront déductibles à 75 %. L’électricité est entièrement déductible, tandis que le carburant reste déductible à 50 % jusqu’à fin 2027. Cet avantage disparaîtra ensuite. Le gouvernement souhaite ainsi inciter les conducteurs à rouler autant que possible en mode électrique. À partir de 2030, les nouvelles hybrides rechargeables ne seront de toute façon plus déductibles fiscalement.

Au sein du secteur, les avis sont partagés sur cette mesure. « La décarbonisation des transports est l’un des moyens les plus simples d’atteindre les objectifs climatiques, et c’est précisément là que l’on intervient. Nous pensons que ce n’est pas une bonne chose », déclare Philippe Vangeel, d’EV Belgium. « La motivation est également étrange. La mesure serait destinée aux personnes vivant à la campagne ou dans des villes où l’infrastructure de recharge est encore insuffisante. Mais ceux qui vivent à la campagne disposent généralement d’un parking privé. Et dans les zones urbaines, on investit massivement dans les possibilités de recharge. Si vous n’y avez pas encore accès aujourd’hui, une hybride rechargeable ne résoudra pas le problème. »

« La décarbonisation des transports est l’un des moyens les plus faciles d’atteindre les objectifs climatiques. »

Philippe Vangeel, EV Belgium 

Cette mesure pourrait même avoir l’effet inverse. « Le pire serait que les gens choisissent ce type de voiture uniquement pour des raisons fiscales. Nous avons déjà vu des voitures en leasing revenir avec le câble de recharge encore dans son emballage. Ces voitures ont alors émis jusqu’à quatre fois plus que prévu selon la norme WLTP. »

« Une hybride rechargeable peut constituer une étape intermédiaire vers la conduite électrique. Mais les grands gestionnaires de flottes ont déjà déclaré qu’ils continueraient à rouler uniquement à l’électricité. Pour eux, cela reste le choix le plus avantageux sur le plan fiscal. Nous ne nous attendons donc pas à ce que toutes les entreprises reviennent en arrière. Peut-être quelques indépendants ou petites entreprises. Mais l’effet sera limité », estime Philippe Vangeel.

La BMW iX1 sera la voiture nouvellement immatriculée la plus populaire en Belgique d’ici 2025 et la première parmi les modèles électriques.

Il souligne également que la différence de prix entre une voiture électrique et une voiture hybride rechargeable diminue. Ainsi, la BMW iX1 électrique, le modèle de voiture le plus populaire en Belgique, est désormais moins chère que son homologue hybride rechargeable. « La parité des prix n’est donc plus une utopie. »

Où sont les VE d’occasion ?

Sur le marché de l’occasion, traditionnellement dominé par les acheteurs privés, l’offre de voitures électriques est supérieure à la demande. L’intérêt est toutefois en nette hausse. Au cours des quatre premiers mois de 2025, le nombre d’immatriculations de véhicules électriques d’occasion a augmenté de 41,8 % par rapport à la même période en 2024. Ces chiffres sont impressionnants, mais en valeur absolue, ils représentent 9 549 voitures, soit une part de marché d’à peine 3,8 % (+1,1 %). Environ sept VE d’occasion sur dix sont immatriculés en Flandre.

Le rapport entre les acheteurs professionnels et particuliers est également frappant. Sur l’ensemble des véhicules électriques d’occasion immatriculés, 56 % sont enregistrés au nom d’une entreprise et 44 % au nom d’un particulier. « Sur l’ensemble du marché de l’occasion, ce rapport est inversé : neuf immatriculations sur dix sont privées et une seule sur dix est professionnelle », explique Filip Rylant. « Si l’on considère le nombre total de voitures électriques immatriculées, on constate que 15 % sont d’occasion et 85 % neuves. »

La Porsche Taycan : populaire en tant que voiture électrique d’occasion auprès des entreprises.

Selon Filip Rylant, l’Europe devra rendre le marché de l’occasion des véhicules électriques plus attractif, notamment par le biais de mesures de soutien. Selon lui, de nombreux concessionnaires automobiles européens s’attendent à ce que les prix des véhicules électriques d’occasion continuent de baisser. Pourtant, le marché reste pour l’instant limité. Philippe Vangeel se demande pourquoi : « Nous devons mieux expliquer qu’un véhicule électrique d’occasion n’est pas un risque, mais un choix intelligent et fiable. Un véhicule électrique est en fait un meilleur véhicule qu’une voiture classique à combustion. Sa durée de vie est plus longue et les batteries offrent à terme des performances bien meilleures que prévu. »

Des modèles plus abordables et une offre plus large sur le marché de l’occasion pourraient convaincre davantage de particuliers à terme. Le véritable potentiel se situera dans les années à venir, lorsque le grand flux de voitures électriques issues de contrats de leasing arrivera sur le marché de l’occasion.

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