Anne-Sophie Bailly

Chômage, licenciements… La machine à réformer de l’Arizona est lancée

Anne-Sophie Bailly Rédactrice en chef

Limitation des allocations de chômage, licenciements, heures supplémentaires, flexi-jobs… La machine à réformer de l’Arizona est lancée.

C’est donc l’une des premières concrétisations marquantes du programme de l’Arizona. La réforme qui limitera l’octroi des allocations de chômage dans le temps est sur les rails et s’inscrit dans la droite ligne de la volonté gouvernementale: aucune déviation dans la trajectoire annoncée, mais quelques accommodements acceptés en cours de route, si tant est qu’ils traduisent un argument jugé pertinent. Ainsi, si les reports de calendrier demandés par l’Onem ou Actiris n’ont pas été entendus, les CPAS ont obtenu un peu de répit grâce au phasage des exclusions et les syndicats, gain de cause concernant le statut des personnes travaillant à temps partiel. Mais, ce sera tout pour les concessions accordées à la contestation sociale.

En parallèle de son parcours parlementaire, la réforme devra néanmoins encore franchir l’étape «taxation des plus-values» imposée par Vooruit. Son président a même déjà fixé deux balises à ne pas franchir: ce sera non à l’exonération des plus-values sur des actions détenues depuis plus de dix ans comme à un seuil de 20.000 euros. Il faudra donc parvenir à rapprocher les positions de manière à ce que les socialistes flamands conservent l’image du parti qui aura fait contribuer les épaules les plus larges. Et puis, seulement viendra le véritable défi: réussir l’activation des demandeurs d’emploi. Faire coïncider l’offre et la demande sur le marché du travail, inciter les entreprises à embaucher en période d’incertitude, assurer un suivi des formations efficace s’avèreront autrement plus complexes que couper et limiter. Mais cet enjeu-là est social. Pas politique.

Le prochain chantier de l’Arizona concernera les travailleurs. Plus les chômeurs, ni les malades de longue durée.

Or, la récente Enquête Nationale menée par l’UAntwerpen et l’ULB le confirme: en finir avec le chômage à vie ou faire contribuer les épaules les plus larges sont des positions qui reçoivent un large soutien populaire.

Fort du plébiscite de ces mesures phares –qui, cerise sur le gâteau, devraient rapporter nettement plus qu’estimé initialement–, le chantier suivant se prépare. Au menu un programme qualifié de «révolution libérale» du marché du travail: retour de la clause d’essai, généralisation des flexi-jobs, plafonnement des préavis, augmentation du quota d’heures supplémentaires exonérées de charges, introduction des horaires accordéons, suppression d’un des trois jours de maladie sans certificat… Les mois à venir diront si ces mesures conserveront autant de crédit auprès des électeurs. Les travailleurs, cette fois. Plus les chômeurs, ni les malades de longue durée.

Une chose est certaine: la machine à réformer est lancée.

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