Guillaume Gautier

La chronique de Guillaume Gautier | Vandenhaute a plus cru en lui-même qu’en Kompany

Guillaume Gautier Journaliste

Wouter Vandenhaute a choisi de se séparer de Vincent Kompany il y a trois ans, persuadé de savoir mieux que lui comment ramener Anderlecht au sommet. Il a échoué.

L’avantage, quand la cible a un «out» dans son prénom, c’est que les tribunes ne doivent pas réfléchir bien longtemps pour trouver un slogan qui la pousse vers la porte de sortie. Pourtant, malgré la facilité des raccourcis, il y a bien longtemps maintenant que Wouter Vandenhaute résiste à la pression mise par les tribunes anderlechtoises. Avec une stratégie utilisée jusqu’à la nausée: couper les têtes en dessous de la sienne pour que personne ne l’entraîne dans sa chute.

Sur le banc de touche, il y a eu Vincent Kompany, puis Felice Mazzù. Ensuite Brian Riemer et David Hubert. Bientôt, peut-être, Besnik Hasi. Mais parce que tous ces changements ont bien montré que le coach n’était pas le seul problème, Anderlecht s’est aussi séparé de Peter Verbeke (recasé par la suite), puis Jesper Fredberg. Avant d’installer un organigramme où les têtes sont multipliées, leur pouvoir réel forcément fragmenté, à tel point que chaque nouveau transfert entrant sème les remous dans les couloirs de Neerpede, au point que plus personne ne semble saisir la logique sportive.

Cette ossature mauve semble varier au gré des émotions de Wouter Vandenhaute, lui qui aime aussi mettre son grain de sel sur le marché des transferts en faisant profiter le club de son réseau pour attirer d’anciens Diables Rouges, grassement payés et rarement rentables. Le président du Sporting a perdu le combat, réalisant qu’il ne parvenait pas à relever le club de son cœur. Pourtant, il s’est fréquemment entouré de (beaucoup de) têtes pensantes, histoire de ne pas laisser son amour du maillot mauve prendre le dessus sur son cerveau de businessman à succès. Le problème, c’est que ses choix répondent rarement aux attentes et se retrouvent vite en compagnie de leur président dans le collimateur des supporters.

Ces derniers ne sont pourtant pas dupes. Evidemment, ils pointent du doigt les choix tactiques parfois farfelus d’un Besnik Hasi qui a perdu plus de matchs qu’il en a gagnés depuis son entrée en fonction au printemps dernier. Bien sûr, ils n’oublient pas de souligner que le mercato d’Olivier Renard est loin d’être une réussite, avec plus de joueurs renvoyés en U23 par le coach que devenus des cadres de l’équipe. Pourtant, ils savent aussi que tous ces moments commencent à trop ressembler à d’interminables refrains plutôt qu’à de brefs couplets. Plutôt qu’à la musique, ils ont donc décidé de s’en prendre au chanteur. Peut-être excédé par le résultat, sans doute touché par les banderoles et les insultes, Wouter Vandenhaute s’est éclipsé du parc Duden avant le coup de sifflet final d’une énième défaite contre le voisin de l’Union. Le lendemain, il a remis son sort entre les mains du conseil d’administration.

Ce sera sans doute la fin de la chronique d’une chute annoncée voici trois saisons, quand le président avait décidé de pousser Vincent Kompany vers la sortie au bout d’une finale de Coupe perdue. Wouter Vandenhaute considérait que son Anderlecht devait gagner des titres. Trois ans plus tard, son armoire à trophées est toujours vide. Son ancien coach, lui, a été champion à deux reprises. En plus, dans son prénom, il y a un «in».

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