Les personnes de la flottille humanitaire pour Gaza arrêtées et détenues par Israël l’ont été en violation du droit international.
Les 470 personnes composant leurs équipages respectifs ont été arrêtées et détenues en violation du droit international.
Dans la première semaine d’octobre, de nombreux navires de la flottille humanitaire Global Sumud ont été arraisonnés en Méditerranée par les forces israéliennes alors qu’ils s’approchaient des côtes de la bande de Gaza pour apporter à la population en proie à une sévère famine des denrées alimentaires et des médicaments. Les 470 personnes composant leurs équipages respectifs ont été arrêtées et détenues en violation du droit international. Il ne semble pas inutile de le préciser alors que onze autres bateaux connaîtront probablement le même sort bientôt, et peut-être bien d’autres encore après eux.
Le contrôle qu’Israël maintient sur la bande de Gaza et ses abords maritimes, comme sur la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, enfreint de manière flagrante la Charte des Nations unies. Aucune autorité étrangère ne peut s’exercer sur le territoire palestinien ni être imposée au peuple palestinien en raison de son droit à l’autodétermination. Dans un avis consultatif rendu le 19 juillet 2024 à la demande de l’Assemblée générale des Nations unies, la Cour internationale de justice a indiqué que le retrait d’Israël du territoire palestinien occupé devait avoir lieu dans les plus brefs délais. C’était il y a plus d’un an et rien n’a laissé entendre durant l’année écoulée que ce retrait était même envisagé. Au contraire, Israël a plutôt maintenu voire intensifié sa présence alors qu’il ne dispose d’aucun titre à demeurer sur les terres palestiniennes, ni à régir les eaux qui les jouxtent.
Les interceptions opérées ne peuvent davantage se justifier au regard du blocus maritime décrété par Israël il y a de cela 18 ans maintenant. Tout blocus dont l’imposition entraîne des dommages à la population civile qui sont excessifs par rapport à l’avantage militaire attendu est contraire au droit international. Ce dernier impose à Israël de prendre des mesures effectives pour permettre l’approvisionnement des Gazaouis en nourriture et en fournitures médicales nécessaires à leur survie. Dans l’affaire portée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice sur la base de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, la Cour a ordonné en janvier 2024 à Israël d’agir «de toute urgence afin de remédier aux difficiles conditions d’existence auxquelles sont soumis les Palestiniens de la bande de Gaza». La Cour a confirmé la nécessité pour Israël de prendre des initiatives en ce sens en mars puis en mai 2024. C’était il y a plus d’un an et rien n’a laissé penser depuis que l’accès des Palestiniens aux services et aux biens indispensables allait leur être pleinement garanti.
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Il n’est dès lors pas surprenant qu’il se trouve des personnes pour embarquer sur des bateaux avec de la nourriture et des médicaments à destination des Palestiniens. Il en est ainsi depuis quinze ans et si la situation n’évolue pas sur le terrain, il s’en trouvera encore bien davantage. Sans jamais parvenir à atteindre son but, leur récent voyage a résonné dans la presse, dans les universités, dans les écoles, dans la rue, dans les parlements et les gouvernements de Belgique et d’ailleurs. Alors que les négociations reprennent, se pourrait-il que le vent tourne et qu’on mette le cap vers la paix?