Une carte blanche du Mouvement Réformateur (MR) qui fait suite aux violences survenues en marge de l’hommage rendu à Jean Gol, le 18 septembre dernier à Liège.
Jeudi dernier, l’hommage rendu à Jean Gol a été terni par un rassemblement de quelque 400 manifestants encerclant la Salle Académique de l’Université de Liège. Ces derniers ont entravé, invectivé, hué et molesté, frappé, pourchassé les organisateurs, orateurs et participants tentant d’accéder au bâtiment. Le crime de ces derniers? Honorer une figure majeure de notre vie politique belge décédée il y a 30 ans et dont la tombe avait été profanée le matin même.
Plusieurs policiers ont, eux aussi, été pris pour cibles. Certains ont subi insultes et coups dans l’exercice de leur mission. Nous tenons à leur exprimer notre gratitude pour avoir veillé à ce que cette hommage puisse avoir lieu.
Le MR victime d’agressions physiques depuis plus d’un an
Parmi ces manifestants, des «antifas» agressifs dont la haine à l’égard des paisibles participants au colloque était palpable. Aux yeux de ces activistes radicalisés, ces participants incarnaient apparemment tout ce qu’on leur avait convaincu de détester. En décembre 2024, de telles violences avaient été constatées lors de deux grandes conférences du Centre Jean Gol à l’ULB. Des tags maculent régulièrement la façade du parti dont les vitres sont souvent détruites. Lors de la Foire du Livre où le Centre Jean Gol tenait un stand il y a quelques mois, des tags antisémites flétrissaient les murs de Tour & Taxis et des pressions avaient été exercées sur les organisateurs de la foire pour faire interdire une conférence du CJG. C’était d’ailleurs le cas également l’année précédente. Des évènements et manifestations dans lesquelles les militants et élus du MR ne se sentent plus en sécurité, etc. Ce phénomène n’est pas neuf mais un point de bascule a été atteint jeudi soir passé.
Nous avons toujours condamné la violence
Nous, libéraux, sommes profondément interpellés. Et nous sommes révoltés. Nous avons toujours condamné la violence. Depuis près de 180 ans, notre parti a toujours défendu la liberté individuelle, promu les valeurs humanistes, combattu le racisme et l’extrémisme, prôné la tolérance, lutté pour l’émancipation, accompagné la création de richesses et secouru les plus faibles. Nous avons combattu le rexisme. Nous avons résisté en Angleterre. Un de nos anciens présidents est mort dans les camps. Avec d’autres partis, notre parti a fondé l’Etat belge, instauré le suffrage universel, conçu la sécurité sociale, etc. Nous gérons des communes, des villes et des provinces. Nous menons des politiques dans tous les domaines. Nous respectons, nous écoutons, nous dialoguons, nous solutionnons. Nous n’avons absolument aucune leçon de démocratie à recevoir des extrémistes, de gauche comme de droite…
Des activistes idéologiquement manipulés
On peut évidemment, sans l’approuver, comprendre qu’une minorité d’activistes, manipulés par des idéologies antidémocratiques, nous prennent pour cible. Cela fait près de 20 ans, par exemple, qu’en Belgique francophone le PTB consacre de larges sommes d’argent sur les réseaux sociaux pour diffuser son discours de haine. Plus de 20 ans qu’il est accueilli sur les chaînes – tant publiques que privées – pour propager ses idées nocives, outrancières et mensongères. Cela fait aussi des années que des syndicats, caricaturant, déformant le contenu de nos réformes et mesures – voire en inventant certaines – font stationner ou défiler des manifestants devant notre siège central pour casser nos vitres. Cela fait longtemps que le simple fait d’avoir une position nuancée sur la situation tragique dans le conflit israélo-palestinien sert de prétexte pour nous accuser d’être racistes, arabophobes, voire complices de génocide.
L’incompréhensible absence de solidarité des autres partis
De telles dérives ne peuvent devenir la norme en démocratie et pourtant, elles ont tendance à se banaliser dans les différents États européens. Dégradations, sabotages, agressions et autres faits d’une rare violence sont devenus en Europe des méthodes récurrentes employées, sans complexe, par certains mouvements issus de l’extrême-gauche ou de l’extrême-droite. Nous le condamnons avec force.
Ce qui est vraiment incompréhensible, c’est – à quelques rares et heureuses exceptions près – l’absence de soutien et de solidarité d’autres partis démocratiques face à la violence dont nous sommes ici la cible. C’est à la fois décevant et inquiétant car cela prouve une absence de lucidité par rapport à cette vague extrémiste qui monte.
L’inversion accusatoire
Et pire encore, ce qui n’est pas acceptable, c’est cette attitude, de plus en plus répandue chez ces mêmes partis démocratiques, toujours très vocaux quand il s’agit de dénoncer avec nous les actes de l’extrême-droite, d’inverser ici la responsabilité de la violence et à dire que nous, MR, parti démocrate, récolterions en réalité ce que nous avons semé. En gros, «nous l’aurions bien cherché».
C’est inacceptable! D’abord, rien ne justifie la violence. Mais, en outre, en quoi l’aurions-nous «bien cherché»? Parce que nous ne partageons pas toutes les positions de ces partis situés plus à gauche sur l’échiquier politique? On nous dit que, par nos réformes et nos mesures qualifiées d’inhumaines, nous incarnerions une «violence institutionnelle» ou «symbolique» opprimant les faibles et ne laissant à ces derniers que la seule violence pour se faire entendre…
C’est vraiment n’importe quoi. Les réformes que nous menons visent à sauvegarder la viabilité économique de notre Etat pour préserver ses missions essentielles, à sauvegarder la sécurité sociale, à donner un futur à nos enfants, à assurer la sécurité, à remettre les gens à l’emploi, etc. Nous sommes une démocratie et notre fiscalité fait de nous l’un des pays les plus redistributifs au monde. Selon une étude du Crédit Suisse, la Belgique serait le pays le plus égalitaire au monde après l’Islande. Nous avons, et c’est heureux, quantité de contre-pouvoirs. Tout le monde a le droit de critiquer les autorités et personne n’a besoin de la violence pour s’exprimer. 950.000 personnes ont voté en juin dernier pour notre parti, plus de dix fois le nombre des 80.000 personnes qui manifestaient récemment dans nos rues, et les mesures critiquées, nous les appliquons, à différents niveaux, avec des partis qui, ensemble, représentent une large majorité de la population.
Au MR, nous avons tous un style personnel et un tempérament propre
On nous dit aussi qu’une prétendue violence verbale de notre président expliquerait voire justifierait cette violence en raison du principe «action-réaction».
Quel aveuglement par rapport au phénomène de radicalisation! De nombreuses études expliquent les causes profondes et multifactorielles de la radicalisation d’une frange de la population dans nos démocraties: violence des réseaux sociaux, crise économique, etc. Le président du MR a son style de communication et son tempérament propre. Au MR, nous avons tous un style propre et des méthodes personnelles pour communiquer. C’est cette diversité de profils et de tendances que nous faisons vivre quotidiennement qui séduit un public diversifié et qui nous a assuré de si larges victoires en 2024.
Jeudi, ce n’est pas le Président du MR qui a été attaqué, c’est le MR
Jeudi dernier, ce n’est pas le Président du MR qui a été attaqué, c’est tout notre mouvement. Nous n’avons pas entendu d’arguments ou de revendications venant de la foule mais nous avons reçu des insultes, des huées et des coups. Faire croire que le MR serait la cause de cette violence, c’est en réalité la nier et s’interdire de la combattre efficacement. Comment la combattre? En faisant précisément ce que cette frange extrémiste essaye de nous interdire de faire en bloquant les entrées des enceintes de discussion: en débattant!! Non pas en interdisant le débat politique mais, au contraire, en multipliant les échanges, conférences et colloques entre des personnes de toutes tendances politiques et idéologiques. Croire qu’on se prémunirait de la violence en refusant en certains lieux le débat politique jugé trop polarisant, c’est précisément laisser la place à la violence. C’est un signal adressé aux extrémistes que la violence est toujours payante. En réalité, la politique – la « polis » au sens noble du terme – est ce qui permet la confrontation, certes musclée, mais pacifique des points de vue. En ce sens, la politique n’est pas l’expression de la violence mais, bien au contraire, ce qui la canalise et la domestique. La politique n’est pas la cause mais l’antidote de la violence.
Le Président du MR et du Centre Jean Gol
Les Ministres MR fédéraux,
Les Ministres MR régionaux,
Les Ministres MR communautaires,
Les sénateurs MR,
Les députés MR du parlement européen,
Les députés MR du parlement fédéral (à l’exception d’une personne),
Les députés MR du parlement bruxellois,
Les députés MR du parlement wallon,
Le députés MR de la Fédération Wallonie-Bruxelles,
Les députés MR et du parlement germanophone.