Universités vs Hautes écoles

Trop théorique, l’enseignement universitaire ? Davantage axées sur la pratique, les études dans une Haute école ? L’opposition entre les deux filières est moins tranchée que jadis et des passerelles existent.

En Belgique, les universités et les Hautes écoles semblent s’opposer férocement pour attirer les étudiants. Les premières accueillent 84 000 étudiants et les secondes en comptent 79 000, selon les derniers chiffres de l’Observatoire de l’Enseignement supérieur. Les stéréotypes et les a priori qui accompagnent ces deux filières n’aident pas à faire un choix éclairé, comme l’explique Coline, qui a longuement hésité :  » Je dois avouer que l’université m’a toujours semblé jouir de plus de prestige que les Hautes écoles. J’ai finalement opté pour l’université parce que j’ai pensé qu’une Haute école m’apprendrait trop de choses concrètes par rapport à ce que j’attendais de mes études supérieures.  »

 » Certains jeunes pensent que les études dans les Hautes écoles sont plus faciles. Ils se fourvoient complètement. Pour d’autres ou leur famille, c’est le prestige associé à la formation universitaire qui attire. D’autres encore sont tout simplement émerveillés par l’ambiance d’un campus « , explique Philippe Fonck, du Centre d’information et d’orientation de l’Université catholique de Louvain.

Il est vrai que l’enseignement universitaire (trois ans de bachelier suivi d’un master d’une ou deux années) a pour ambition première de former des  » acteurs réflexifs « , avec une approche pluridisciplinaire et polyvalente et une démarche scientifique. L’enseignement en Haute école, divisé en type court (trois ans de bachelier professionnalisant) et type long (identique à l’université en termes académiques et en durée) est davantage axé sur la pratique, avec de nombreux stages et davantage de suivi (prises de présences, tests fréquents, etc…). On y forme des  » acteurs de terrain « , dont l’objectif est de maîtriser un domaine professionnel rapidement. Les différences semblent cependant s’estomper, le type long en Haute école se rapprochant de plus en plus du cursus de l’université.

Profil de l’étudiant et projet professionnel

Les avantages de chacune des deux filières peuvent constituer des inconvénients pour certains étudiants, et inversement.  » Tout dépend du profil de l’étudiant, à mettre en parallèle avec son projet professionnel « , analyse Michel Lemin, conseiller au Service d’information des études et professions (Siep). Après un an à l’université, Sharon a bifurqué vers une Haute école de type court :  » Le type de suivi à l’unif ne me convenait pas, car il fallait vraiment se débrouiller tout seul. J’ai besoin d’avoir des échéances, qu’on me pousse à travailler, et surtout, de bénéficier d’un enseignement concret.  » Les passerelles entre les deux types d’enseignement sont du reste toujours possibles. Thomas, 21 ans, a vécu cette transition :  » Je dois avouer que la complémentarité d’un bachelier en Haute école et d’un master à l’université s’avère très intéressante. J’ai ainsi vu deux manières d’enseigner et d’appréhender ma discipline.  » Le choix de l’une des deux filières n’est jamais définitif.

Par Elisabeth Debourse (IHECS)

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