Ils ont un réseau et une influence qui en font des personnalités qui comptent à Nivelles. Mais la plupart n’ont qu’un pouvoir d’influence très relatif.
PIERRE HUART, bourgmestre
L’homme le plus influent du moment pour la cité aclote. Pierre Huart (MR), 53 ans, bourgmestre de Nivelles depuis 2006, est viscéralement attaché à sa ville. Il y est né, y a toujours vécu et y a tissé un énorme réseau. Sa fonction l’a bien évidemment propulsé sur le devant de la scène.
Proche du monde économique et des entrepreneurs, cet ingénieur industriel spécialisé dans les télécoms est sur toutes les balles. Sur tous les sujets. Aussi à l’aise avec des patrons, des promoteurs ou les rois du carnaval. Rien ne lui échappe de l’actualité nivelloise. » Ses ambitions politiques ne dépassent pas sa commune, précise Valérie De Bue, sa comparse du collège. Il ne vit que pour Nivelles. » Ses mandats de conseiller provincial et de vice-président de l’Intercommunale du Brabant wallon ne sont d’ailleurs qu’une manière de peser davantage sur le développement de sa commune.
Son avenir ? A Nivelles et nulle part ailleurs. » Je prouve depuis près de dix ans que l’on a pas besoin d’être présent à d’autres échelons de pouvoir pour faire avancer de grands projets, lance Pierre Huart. L’enthousiasme et la qualité des dossiers font la différence. »
VALÉRIE DE BUE, première échevine, députée wallonne
Elle forme un binôme de longue date avec Pierre Huart. Sur le plan politique, l’un et l’autre sont inséparables. Si les grandes décisions sont approuvées en collège, le duo a déjà labouré le terrain au préalable. Leur vision politique est similaire. Et chacun a trouvé son terrain de jeu. » Il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier entre eux « , affirme ce membre du collège.
Devenue échevine de l’Aménagement du territoire en 2006, cette licenciée en sciences économiques dépense également son énergie sur le terrain national (de 2003 à 2014) et régional (depuis 2014). Un rôle de députée MR qui lui a permis de tisser un important réseau. Experte sur les questions de mobilité, la SNCB en particulier, elle arpente le Brabant wallon en quête de solutions. Son statut d’échevine ne l’empêche pas d’être de tous les dossiers nivellois. Notons qu’il s’en est fallu de peu qu’elle devienne ministre en 2014.
ANDRÉ FLAHAUT, conseiller communal, ministre wallon du Budget
Après Walhain et Wavre, Nivelles sera-t-elle un autre bastion inaccessible pour André Flahaut ? Le socialiste a déjà échoué deux fois dans sa quête pour devenir bourgmestre. 2018 sera sa dernière tentative. Des échecs qui n’ont en tout cas en rien entravé sa popularité dans la cité aclote, où l’homme reste apprécié. Ministre du Budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ancien président de la Fédération PS du Brabant wallon, André Flahaut ne cesse d’arguer que son carnet d’adresses peut être un atout pour Nivelles. Il n’a toutefois pas eu beaucoup d’occasions de l’ouvrir. » Nous ne faisons pas de la politique de cette manière-là « , lance-t-on au collège. Il reste pourtant un homme fort, avec un réseau local, régional, national et même international impressionnant. » Si on croit bon de pouvoir se passer de moi, que puis-je y faire ? « , regrette-t-il.
BAUDOUIN LE HARDY DE BEAULIEU, directeur de l’IBW
Ce n’est pas un Nivellois – il habite Bousval – mais il se rend chaque jour, depuis 2010, dans son bureau de directeur de l’Intercommunale du Brabant wallon (IBW) situé à quelques dizaines de mètres de la Grand-Place de Nivelles. Il connaît donc le terrain. Et les enjeux. Son réseau est aussi riche qu’une târte al djote. Sa fonction le rend incontournable. A Nivelles, il a validé il y a deux ans le rachat des 11 hectares du site de Peugeot Belgique et développe un parc d’affaires novateur, le Nivaxis. L’IBW a également été le maître d’ouvrage de la caserne des pompiers ou de la zone de police. Baudouin le Hardy de Beaulieu est également un proche de Pierre Huart, qu’il côtoie depuis cinq ans à l’IBW.
JEAN-MARIE DELSAUT, architecte
Il est l’homme de la refonte de la Grand-Place de Nivelles. Celui qui a osé s’attaquer à cet espace qui était jusqu’alors un paradis automobile. Jean-Marie Delsaut, 69 ans, est à la tête du bureau d’architecture nivellois DDV (Delsaut, Dussart, Vermeulen) depuis plus de 30 ans. L’un des plus importants, si pas le plus important du Brabant wallon. A son actif, on retrouve le bowling de Waterloo, la maison communale de Braine-le-Château, la réhabilitation du site Fabelta à Tubize, la tribune du stade Leburton à Tubize, le bâtiment Toyota à Braine-l’Alleud ou encore l’hôpital de Nivelles. » Et nous avons aussi le projet des Conceptionnistes et de l’ancien bâtiment Belgacom encore dans nos cartons à Nivelles « , précise ce membre du Lions Club local, également l’un des architectes les plus influents du Brabant wallon.
MICHEL JANSSENS, avocat
Le monde judiciaire nivellois est un acteur-clé de la ville. A ce petit jeu, le cabinet Janssens est incontournable. L’un des plus gros du Brabant wallon. A sa tête, Michel Janssens, ancien bâtonnier du barreau de Nivelles, spécialisé dans le droit des entreprises en difficulté. Le bureau rafle la plupart des dossiers importants. Que ce soit le futur procès concernant les travaux de la Grand-Place qui débute en octobre ou le dossier relatif à la problématique salariale des pompiers. » On en parle peu mais ce bureau obtient un nombre impressionnant d’affaires importantes « , concède un conseiller communal.
NOEL LEVÊQUE, spécialiste sportif
» Je connais tout le monde à Nivelles. Que ce soit dans le domaine sportif, économique ou politique. Et tout le monde me connaît. » Noel Levêque, 66 ans, président du plus important cercle athlétique francophone (le CABW), est un homme-clé de la vie de la cité aclote. » Un vrai Aclot est né dans l’ancienne ville. C’est mon cas. Je suis né dans un hôpital du centre de Nivelles qui n’existe plus aujourd’hui. » Cet ancien consultant à la RTBF a longtemps été à la tête de Nivelles sports, l’association qui chapeaute les nombreux clubs sportifs de l’entité. Ce citoyen d’honneur de la ville a quitté l’asbl, à la suite de certaines divergences de vues avec le collège actuel. » Le différend est aplani. Je suis quelqu’un de sensible, qui réagit parfois au quart de tour. J’ai de bonnes relations avec tous les membres du collège. Pierre Huart a même été mon élève. » L’homme a le bras long dans le milieu sportif. Tant à Nivelles qu’à la Région wallonne. De quoi faire avancer certains dossiers plus rapidement que d’autres. » J’ai de très bonnes relations avec tous les niveaux de pouvoir « , confesse-t-il.
ERIC NOLMANS, Grand Bailly
Nivelles, ville de folklore. On y retrouve une consoeurie et deux confréries. Dont celle de la târte al djote, emmenée aujourd’hui par Eric Nolmans, troisième Grand Bailly de son histoire. Un pur nivellois, incontournable dans le petit monde du folklore local. L’homme est pratiquement né avec une cuillère de târte al djote dans la bouche. Actif dans le monde de l’enseignement, pompier volontaire nivellois de 1976 à 2007, son attachement à la cité aclote est indéfectible.
Par Xavier Attout