Une boîte blanche qui semble s’enchâsser dans une boîte noire, des contrastes de couleurs et de textures, un habillage évoquant le clavier d’un piano, un intérieur épuré à l’extrême… Pas de doute, nous entrons dans la maison d’un artiste.
Occupée par un pianiste compositeur et une historienne de l’art, cette maison, datant de 2002, a été construite exprès pour eux, dans un esprit minimaliste et avec un bel espace pour leur piano à queue. De l’extérieur, l’habitation semble une boîte blanche dans une boîte noire. Cette illusion découle de la mise en oeuvre, en façade, de deux matériaux, un noir, un blanc. Ce rendu bicolore évoque les touches du piano. C’est à l’avant que cette impression est la plus marquée parce que l’enveloppe noire se » plie » véritablement sur l’enveloppe blanche.
Couleurs et textures
Tout a donc commencé par la recherche des matériaux qui allaient fournir ce rendu noir et blanc. Le choix s’est finalement porté sur un crépi granuleux – entièrement naturel – fait à partir d’une pierre noire finement broyée » selon le même principe que les tapis de pierre populaires dans les années 1960 – 1970 « , précise l’architecte. Ce crépi granuleux a été fixé sur des plaques isolantes de 8 cm d’épaisseur (laine de roche). L’isolation fait donc aussi office de finition. Ces plaques dures – en bandes horizontales de 120 cm de long sur 60 cm de haut – ont été fixées sur l’extérieur d’une construction massive classique, en blocs de 14 cm.
Partitions intérieures
Les ouvertures dans les façades découlent de choix pratique et esthétique. La haute fenêtre horizontale qui s’étire sur l’angle de la façade avant, côté rue, amène son lot de lumière naturelle tout en préservant l’intimité. La façade arrière est beaucoup plus ouverte, tandis que la façade latérale comprend une petite ouverture placée à hauteur d’assise.
A l’exception du hall et du bureau, le rez-de-chaussée est un vaste ensemble ouvert, comprenant le salon, la salle à manger, la cuisine et le piano. Le tout s’agence de manière harmonieuse et sobre. Le piano à queue est installé dans un cube de quatre mètres de côté, parfaitement intégré dans le projet. Ce cube peut être isolé à l’aide d’une cloison coulissante, entièrement dissimulée dans un mur intérieur et invisible, donc, lorsqu’elle n’est pas déployée.
Des objets dans l’espace
Le revêtement de sol dans le reste du living est constitué de dalles de béton classiques, presque banales, de 50 cm sur 50 cm. Le caractère spartiate de ce revêtement s’harmonise parfaitement avec les murs blancs et le mobilier de cuisine en MDF noir. Ce mobilier est d’ailleurs très peu défini en tant que tel. Le caractère dépouillé de l’aménagement fait que les meubles semblent flotter dans l’espace. L’îlot de cuisine est légèrement surélevé pour abriter l’évacuation de la hotte, elle-même dissimulée dans une armoire sous la cuisinière.
Réalisation : Jos Vanderperren – bureau Vanderperren. Tél. : 02 725 29 04. www.vanderperren.com
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Sofie De Vriese