Techno-révolutions au musée

Michel Verlinden Journaliste

Cela fait un moment que les  » outils mobiles à la visite « , comme on les appelle, font figure d’indispensables au musée. A tel point que sont désormais considérées comme vétustes les institutions qui n’offrent pas un tel service. Grâce à lui, une visite au musée prend tout son sens, entre commentaires avisés et décryptages donnés par des sommités. Pionnier du genre, l’audioguide accuse aujourd’hui le coup face à la concurrence. De nombreux observateurs lui pronostiquent une fin proche en raison du boom des contenus téléchargeables sur Internet via iPod ou GSM. Il faut savoir que les audioguides sont conçus par des sociétés extérieures auxquelles les musées doivent payer non seulement la location des appareils mais également le copyright. En revanche, avec les nouveaux contenus, les institutions ont la possibilité de retrouver leur souveraineté quant à la matière proposée dans la mesure où celle-ci peut être plus facilement élaborée en interne. La meilleure preuve en a été fournie par la Tate Modern qui, dès 2006, a créé la Tate Media en partenariat avec British Telecom. S’appuyant sur les progrès du numérique, il s’agit d’une véritable révolution permettant à tout un chacun, via des podcasts faciles à downloader, de se servir de son iPod ou de son téléphone portable comme d’un audioguide. Avec ce service, le visiteur peut télécharger des films pour préparer sa visite mais aussi se laisser guider sur place grâce à des contenus ad hoc. Aujourd’hui, le concept passe à la vitesse supérieure avec l’arrivée de l’iPhone et de sa panoplie d’applications. Cette nouvelle possibilité attire un spectre d’utilisateurs plus large et surtout plus jeune. Un exemple? En moins de 10 jours, l’application iPhone du Grand Palais, à Paris, a été téléchargée plus de 10 000 fois sur iTunes, soit près de 1 % des détenteurs français du téléphone d’Apple. En Belgique, le Palais des Beaux-Arts a compris tout l’intérêt qu’il pouvait y avoir à sauter dans le train des nouvelles technologies en faisant le pari du boom des réseaux sociaux. A l’occasion de CHINA@Bozar, l’institution a lancé Chinaatbozar. be, un site interactif trilingue. Les utilisateurs peuvent y laisser des commentaires, participer via les principales plates-formes sociales -Flickr, YouTube et Twitter- tout en proposant des contenus propres. Le techno-avenir s’annonce radieux.

Michel Verlinden

RIP pour l’audioguide. Ce procédé perd des plumes face à l’iPod et autres GSM

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