sport Pékin, c’est tout droit !
A moins d’un an des J.O., le Mondial d’athlétisme d’Osaka (Japon) constitue un intéressant baromètre de la forme de nos athlètes.
Dans le monde entier, des athlètes se préparent pour les Jeux olympiques de Pékin. A moins d’un an du prestigieux rendez-vous, le Mondial d’athlétisme d’Osaka (25 août-2 septembre) permettra de prendre le pouls de la délégation belge. En 2005, lors du Mondial d’athlétisme d’Helsinki (Finlande), la Belgique s’était illustrée via sa reine du sprint Kim Gevaert (finaliste et 7e sur 100 et 200 mètres), tandis que Tia Hellebaut, quasi inconnue à cette époque, surprenait en décrochant la 6e place au saut en hauteur. Un an plus tard, à Göteborg (Suède), Gevaert et Hellebaut, euphoriques et unies sous un drapeau noir-jaune-rouge, fêtaient ensemble leurs titres de championnes d’Europe.
Les deux filles en or seront parmi les 18 athlètes de la délégation belge à Osaka. Mais, si Kim Gevaert semble, à 29 ans, au sommet de son art, Tia Hellebaut a connu une préparation difficile.
Les critères de sélection pour les Mondiaux d’athlétisme sont dans la lignée de ceux fixés par le COIB (Comité olympique et interfédéral belge) : sévères. » L’objectif est le top 8 mondial ; chaque athlète qui partira à Pékin aura la ferme volonté de monter sur le podium ou, en tout cas, de gagner un diplôme olympique « , rappelle Anne Van Neste d’Ieteren, présidente de la commission de sélection du COIB. Entre 2005 et 2008, le Comité olympique belge aura déboursé 2 millions d’euros, par an, pour l’accompagnement de ses athlètes de haut niveau. Pour prévenir les traditionnels lendemains olympiques douloureux et leurs cortèges de réactions désolées, le COIB travaille également à long terme. Des initiatives coordonnées par les administrations des sports et le COIB, et réunies sous le label » Projets Jeunes Talents ABCD 2012-2016 « , ont été mises récemment en place afin de renforcer la politique de sport de haut niveau auprès des jeunes dans notre pays.
Olivia Borlée, jeune mais oubliée…
Pour lutter contre la pénurie de médailles, la Belgique mise donc sur la jeunesse. Cette belle politique annoncée pour demain se heurte, parfois, à la dure réalité des règles d’aujourd’hui… Olivia Borlée (21 ans) et Hanna Mariën (25 ans) ne participeront, à Osaka, qu’au relais 4 x 100 mètres, alors qu’elles espéraient être également sélectionnées pour le 200 mètres. Certes, si l’on s’en tient aux seuls critères édictés par la Ligue belge d’athlétisme, les deux jeunes femmes n’ont pas rempli leur contrat et n’ont pas droit à leur sésame. Mais une Commission pouvait repêcher l’un ou l’autre athlète. Olivia Borlée peut se prévaloir de son jeune âge, d’un titre de double dauphine de Kim Gevaert aux récents championnats de Belgique sur 100 et 200 mètres et d’une forme clairement ascendante ces dernières semaines, avec 11 s 39 sur 100 mètres, soit à 9 centièmes du temps de référence fixé pour obtenir un ticket pour le Mondial – il s’agit de la 2e meilleure performance belge de tous les temps. N’aurait-il pas été judicieux de les laisser participer à l’épreuve, d’autant qu’elles se trouvent déjà sur place ? La Commission de sélection en a décidé autrement, contre l’avis de Christian Maigret, directeur technique de la Ligue francophone d’athlétisme. Un revirement restait cependant encore possible à l’heure où nous écrivions ces lignes…
Alexandre Charlier
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