Cette maison passive a été construite sur les ruines d’un local industriel. Son terrain atypique a planté le décor pour créer une maison à la volumétrie unique, comme sculptée pour s’élever à la recherche de la lumière.
La maison est implantée en intérieur d’îlot, à l’endroit d’un ancien entrepôt détruit par un incendie il y a une quinzaine d’années. Pour réaliser cette intervention lourde, les murs existants de l’entrepôt ont servi d’appui à une nouvelle construction entièrement réalisée en ossature bois. Au premier niveau, ce sont trois murs, d’une hauteur initiale de 12 mètres, qui ont été partiellement conservés ; seul le quatrième mur de façade est neuf. Au second niveau, deux façades ont été construites de biais, ce qui crée un lien avec les bâtiments voisins.
Les architectes Amandine Sellier et Marc Vande Perre ont conçu le bâtiment en dialogue avec l’ingénieur Marc Wertz, consultant du bureau d’architecture AAC. La masse du volume a été inversée par rapport à un bâtiment ordinaire. A sa base, il forme une bande étroite et comprend des chambres à coucher en enfilade dans le sens de la longueur de la parcelle. En hauteur, il devient plus large et de forme plus cubique. Au fur et à mesure de l’ascension, l’espace se construit entre autres par le positionnement stratégique des ouvertures qui cadrent des vues intéressantes sur l’extérieur et suppriment les vis-à-vis. A l’étage, les fenêtres sont accentuées par de grands encadrements qui ceinturent les vues et agissent comme des pare-soleil en été. Réalisés en aluminium laqué blanc, ces cadres tranchent avec le revêtement de façade noir, constitué d’une membrane d’étanchéité de toiture en EPDM. Ils ont aussi permis de renforcer l’isolation aux jonctions entre les châssis et le mur. Les châssis passifs à triple vitrage offrent quant à eux d’excellentes performances en matière d’isolation thermique et acoustique.
La nouvelle construction a été édifiée en seulement quatre mois et demi. L’ossature a été intégralement montée sur place en raison de la complexité des assemblages dans le contexte existant. Le bois présente en effet l’avantage d’être très léger à transporter. Il a par ailleurs permis de loger une importante épaisseur d’isolation dans les murs.
Malgré la complexité engendrée par la configuration particulière des lieux, les principes du passif ont été rigoureusement respectés : isolation renforcée, étanchéité à l’air performante, ventilation mécanique double flux avec récupération de chaleur, gestion des apports thermiques internes et solaires… L’orientation des baies constitue la clé de voûte du principe énergétique mis en oeuvre. Le bâtiment est orienté au sud à l’avant, et tourné au nord-ouest à l’arrière, au niveau de la terrasse d’étage. Cette dernière façade constitue la principale source de déperdition de chaleur, mais ses dimensions réduites permettent de limiter cet inconvénient.
Réalisation : Amandine Sellier, architecte indépendante
Marc Vande Perre, architecte pour AAC architecture
Tél. : 02 346 30 19
www.aacarchitecture.be
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Agnès Zamboni