Quand le hasard fait mal les choses
Une victime des attentats de 2016 est convoquée comme… juré. C’était statistiquement très improbable et c’est pourtant arrivé: l’une des victimes des attentats bruxellois de mars 2016 a reçu dans sa boîte aux lettres une convocation l’invitant à faire partie du jury d’assises qui jugera… les auteurs de ces attentats. Surréaliste? «Pas du tout, répond Luc Hennart, porte-parole de la cour d’assises. C’est un rare concours de circonstances.» Les listes de candidats jurés sont en effet élaborées, tous les cinq ans, sur la base d’un tirage au sort. Les seules vérifications de profil qui sont alors réalisées portent sur l’âge de ces candidats et sur leur absence d’antécédents judiciaires. A aucun moment de la procédure, on ne s’assure que les candidats sont concernés par l’affaire qu’ils auront à juger, notamment en tant que victimes. C’est sur la base de cette liste générale que sont ensuite désignés, au fur et à mesure des sessions de cours d’assises, les différents jurés. Dans ce cas-ci, le citoyen qui a été approché pour siéger doit uniquement prévenir la présidente de la cour d’assises qu’il ne pourra pas être retenu, dès lors qu’il s’est constitué partie civile en tant que victime. Il sera d’office écarté. «Dès lors qu’il y a, dans le cadre de ce procès-ci, beaucoup de victimes, un tel événement avait plus de risques de se produire», reconnaît Luc Hennart.
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