Portes ouvertes sur le monde

Guy Gilsoul Journaliste

Cap sur le Sablon, à Bruxelles… Durant quatre jours, venus de dix pays, septante-sept marchands spécialisés dans les arts africains, océaniens, chinois, précolombiens ou encore de l’Antiquité grecque ou égyptienne proposent, avec leurs collègues belges, leurs dernières découvertes.

A la question de savoir quelle est la qualité première d’un objet d’art ethnique, la réponse des collectionneurs est souvent la même :  » l’énergie qu’il communique « . Oui, on peut rester sans voix face à un masque d’Afrique, un bronze tibétain ou encore une figure votive venue d’Iran ou des Cyclades. Avant même d’adjoindre à l’émotion, le savoir, l’essentiel est dans cette profonde émotion ressentie. Mais quelle autre dimension prendra ce même objet si plutôt que de rejoindre une salle de musée, nous en devenons propriétaire ? Car l’art peut aussi s’acquérir. Bien sûr, la plupart des oeuvres réunies à Bruxelles dans les différentes boutiques prêtées pour certaines à des antiquaires venus de l’étranger, atteignent des prix exorbitants. Mais peut-être que l’un ou l’autre amateur plus modeste trouvera ici un objet à la taille de son portefeuille.

Nous avons noté par exemple des verres romains pour 1 000 euros, un fragment d’une sculpture étrusque (représentant un pied) pour 950 euros et une idole syrienne datant du IIe millénaire av. J.-C. annoncée à 650 euros. On est loin des sommes demandées pour des oeuvres réalisées par certains jeunes artistes contemporains lancés par les galeries internationales ! Certes, la plupart des visiteurs ne reviendront pas chez eux avec un de ces objets. La plupart appartiennent davantage à la catégorie des flâneurs, des curieux et des esthètes pour qui la beauté demeure  » intouchable « . Ils se promènent au hasard des rues et ruelles du quartier. Ils flânent, l’oeil attiré par un objet particulier en vitrine qui les décide parfois à pousser la porte. Et ce d’autant plus qu’aux enseignes habituelles s’ajoutent l’une ou l’autre galerie dans laquelle ils découvrent les trésors proposés par des marchands célèbres venus de Madrid, New York, Berlin, Paris ou encore Londres et Amsterdam.

Mais on peut aussi rejoindre trois expositions plus muséales. La première, dans l’ancienne nonciature (7, rue des Sablons) réunit sous le titre Uzuri wa Dunia, 150 objets acquis ces vingt-cinq dernières années lors de ces quatre journées par des collectionneurs belges. La deuxième, au musée BELvue (place Royale) propose la découverte d’une part du patrimoine ethnographique des jésuites de Belgique. L’ensemble réunit des masques géants utilisés lors des rituels d’initiation chez les Yaka et les Suku du Congo. D’autre part, dans le magnifique hôtel Frison, signé Victor Horta (37, rue Lebeau), il sera question de révéler la collection d’armes et armures mogholes et sikhs d’Anton Bartholomew. Enfin, au musée du Cinquantenaire et en collaboration avec les trois associations organisatrices – la Bruneaf (arts africains), la Baaf (archéologie) et l’AAB (Asie) -, diverses conférences sont proposées durant ces quatre journées.

A Bruxelles, quartier du Sablon, du 11 au 14 juin (à partir de 11 heures). www.asianartinbrussels.com, www.baaf.be, www.bruneaf.com

Guy Gilsoul

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