Peau neuve grâce

En très peu de temps, un nombre impressionnant de techniques ont fait leur apparition sur le marché de la dermatologie et les lasers s’y taillent une belle part. Avec des solutions intéressantes

Pour certains, le mot laser sonne comme une promesse de miracle. Sans aller peut-être jusque-là, il faut cependant admettre qu’il a révolutionné le traitement de maladies ou de simples  » problèmes  » de peau, notamment en réduisant le risque de cicatrices ou en proposant des options de traitements qui ne laissent pas de traces.

Ainsi, en esthétique, des résultats intéressants sont obtenus par certains lasers avec une atténuation du signe le plus évident du vieillissement : les rides (jusqu’à 60 % !). Mais ce  » surfaçage  » n’est pas sans risques : des infections virales û comme l’herpès facial û bactériennes ou mycosiques peuvent en résulter. Des traces de dépigmentation permanente sur les peaux claires et d’hyperpigmentation temporaire sur des peaux plus foncées apparaissent aussi parfois. Pour un résultat un peu moins efficace, un autre type de laser permet un remodelage grâce à la chaleur insufflée. Elle produit alors une nouvelle source de collagène et cette dernière raffermit la peau du visage. L’âge entraîne aussi les taches brunes sur la peau, favorisées par une exposition au soleil. La technique du laser aide à les atténuer de manière notable et sans induire de cicatrices. Elle s’avère également efficace contre les taches de couperose. Cependant, cette solution doit toujours être comparée aux autres options possibles (comme l’azote liquide, par exemple) en termes de rapport de coût et d’efficacité.

Toujours dans le chapitre purement esthétique, on propose également une épilation au laser. Elle est dite  » permanente  » ce qui signifie qu’elle empêche la repousse du poil pendant deux ans. De surcroît, ses résultats ne sont pas garantis à 100 % : ils dépendent du type de poil (les poils blancs, blonds ou roux répondent nettement moins bien au traitement), de la partie du corps traitée (à certains endroits, ils sont plus épais) ou, encore, du moment du cycle où le poil est attaqué par le laser. Cette technique n’est pas accessible aux femmes enceintes, aux personnes souffrant d’épileptie ou de diabète. De même, on conseille la prudence en cas d’atteintes d’eczéma ou d’irritation, même passagère, de la peau.

En Belgique, aucune législation ne régit l’utilisation de ces lasers : médecins et esthéticiennes les utilisent. Mais les appareils les plus puissants se trouvent en général entre les mains des praticiens.

Enfin, un détatouage est possible via cet instrument. Les lasers utilisés précédemment pour ce faire nécessitaient une anesthésie locale ou même générale en fonction de la surface tatouée, et ils laissaient malgré tout d’importantes cicatrices. Désormais, l’appareil usité fragmente les particules du tatouage en morceaux si petits qu’ils sont éliminés en petites croûtes. Si cette technique minimise les stigmates et ne demande aucune anesthésie, elle requiert plusieurs interventions, espacées de un à deux mois.

De nouveaux horizons

Sur un plan purement médical, plusieurs maladies de la peau bénéficient des bienfaits du laser. Ainsi, les lésions des vaisseaux sous la peau, c’est-à-dire essentiellement les angiomes plans, communément appelés  » taches de vin « , représentent 70 % des pathologies traitées par laser. Ces taches pigmentées peuvent atteindre de grandes surfaces et elles posent souvent un problème plus esthétique que médical. De même, les rhinophymas, qui se caractérisent par un nez rouge-violacé et hypertrophié par une dilatation des vaisseaux, peuvent quasiment disparaître grâce à cette technique.

Un laser courant en ophtalmologie, mais nouveau en dermatologie, semble également ouvrir de nouveaux horizons pour le traitement du psoriasis en goutte ( qui est le plus fréquent et qui se présente sous la forme de petites taches recouvertes de squames blanches ), et même, peut-être, du vitiligo. Mais les résultats des études méritent d’être encore approfondis.

Si peu de tumeurs malignes de la peau peuvent être traitées par laser, il n’en est pas de même pour une grande partie des tumeurs bénignes. Enfin, certaines maladies inflammatoires, comme le lupus érythémateux, par exemple, bénéficient parfois d’un traitement au laser, une technique sans laquelle la dermatologie ne serait plus concevable et dont les progrès s’annoncent encore prometteurs.

Carine Maillard

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