" L'opéra tire tout le monde vers le haut "
Arrivé de la Scala de Milan après avoir présidé aux destinées du théâtre du Châtelet et du Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence, Stéphane Lissner, 62 ans, dirige désormais l'Opéra national de Paris. Riche d'un effectif de 1 500 personnes, dont 154 danseurs permanents et 165 musiciens réunis en deux formations, et d'un public de près de 900 000 spectateurs par an, la " grande boutique ", comme l'appelait Verdi, donnera quelque 405 représentations au palais Garnier ou à l'Opéra Bastille lors de la saison 2015-2016. Le nouveau directeur reçoit Le Vif/L'Express dans son bureau de la Bastille, au huitième étage, d'où il domine tout Paris. Ce qui explique, sans doute, une certaine hauteur de vue. Stéphane Lissner défend une noble idée de la culture. Et de la vie.
" La jeunesse européenne traverse une crise de la passion "
Il a été professeur dans des quartiers sensibles, adepte des arts martiaux et se mue à l'occasion en pianiste et compositeur. Vincent Cespedes aime l'éclectisme et plus encore peut-être la proximité. Ce philosophe français qui tranche avec ses pairs s'intéresse dans son dernier ouvrage, Oser la jeunesse, aux " nouveaux jeunes " dans une société qui, assure-t-il, ne rate jamais une occasion de les déconsidérer. Pour les sauver du suivisme consumériste ou du manichéisme des islamistes, Vincent Cespedes exhorte à leur réinsuffler l'élan de la passion alors que l'école, " usine à normaliser ", n'est plus, selon lui, en mesure de remplir cette mission.