Olivier Deleuze, le premier bourgmestre vert de Bruxelles-Capitale

Au soir des communales de 2012, le coprésident d’Ecolo a pris les commandes de Watermael-Boitsfort en évinçant Martine Payfa, qu’on croyait inamovible. Dans la commune, beaucoup ne l’ont pas encore digéré.

On connaissait le trublion devenu ministre. Puis, le coprésident de parti. A l’état maïoral, la moustache reste rebelle et les poignets de chemise continuent à flotter sous une veste chiffonnée. On ne se refait pas. A 59 ans, l’Ecolo Olivier Deleuze trône au-dessus de la place Wiener, coeur battant de la paisible commune de Watermael-Boitsfort. Dans son bureau, pour bercer ses visiteurs, il a accroché une pendule qui rythme le temps de chants d’oiseaux. Gag.  » Watermael n’est ni un musée ni un dortoir. Mais un lieu de résistance à la société de l’épuisement « , glisse le nouveau bourgmestre.

Malgré son implication récente dans la politique locale, il connaît les lieux.  » Cela fait vingt-quatre ans que je vis ici. Je m’y suis marié. Et aujourd’hui, mes enfants vont à l’académie de musique au coin de la rue.  » Olivier Deleuze aurait pu rester simple citoyen. Habitant parmi les habitants. C’était sans compter sur l’animal politique. Dans la nuit du 14 octobre 2012, il éjecte spectaculairement du maïorat l’inamovible FDF Martine Payfa, pourtant arrivée en tête des élections.

Conspirationniste, le premier bourgmestre vert de la Région de Bruxelles-Capitale ?  » Tous les mots sont fins quand la moustache est fine, sourit Olivier Deleuze. Mais en réalité, la même famille était au pouvoir dans la commune depuis trente-cinq ans. Le changement était nécessaire. Et je l’ai vécu comme un événement démocratique.  » Les tensions restent pourtant palpables. Les habitants n’ont pas digéré ce coup de théâtre. Et l’alliance ourdie avec le MR passe mal au sein de l’électorat écolo.

Mais le nouveau bourgmestre n’en démord pas.  » Je veux être le bourgmestre de tous les habitants. Peu importe leurs idées, leur choix électoral ou leurs orientations « , confie Olivier Deleuze. Ses défis : préserver le cadre de vie,  » le côté village dans la ville « , sans céder à la pression immobilière. Et le caractère de  » grande cohésion sociale  » de la commune, plus mixte qu’elle n’y paraît.  » 20 % du bâti recensé sur le territoire communal est du logement social ; dans les communes voisines, il tourne autour des 7 % seulement, pointe Olivier Deleuze. Ce problème crée une dualisation sociale. Watermael-Boitsfort héberge une population fortunée, et une population très pauvre logée dans les deux cités-jardins, le Logis et le Floréal.  »

Pour rééquilibrer cette réalité, le bourgmestre envisage de rénover les lieux, afin d’offrir des logements pour les jeunes ménages. Il souhaite aussi répondre au défi démographique dans les écoles et les crèches. Autre priorité : la création d’une Maison de l’Energie, à l’aune 2013.  » L’énergie pèse de plus en plus sur les dépenses des ménages. Or des économies sont possibles. Il est important de conseiller au mieux les habitants.  »

RAFAL NACZYK

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