NEDERLANDS : NON, MERCI !

Il n’est pas donné suite aux lettres ouvertes ou portant des adresses incomplètes. La rédaction raccourcit certaines lettres pour permettre un maximum d’opinions.

Intitulé provocateur j’en conviens, à dessein. Depuis plus de trente ans, je suis sensible à l’apprentissage en Wallonie de ma langue maternelle, le néerlandais. Force est de constater que le désintérêt pour notre deuxième langue nationale s’accentue alors que l’attrait pour d’autres langues européennes reste constant. Ce désintérêt trouve essentiellement sa source dans le mépris et l’arrogance exprimés par les séparatistes flamands vis-à-vis des habitants francophones du sud du pays les qualifiant entre autres d’assistés, de profiteurs… Ces qualificatifs injustes écornent le capital de sympathie vis-à-vis du nord du pays dans sa globalité puisqu’un des leaders, M. De Wever, s’exprime régulièrement au nom de la Flandre comme s’il en était déjà le ministre-président. De plus en plus de francophones blessés dans leur dignité se tournent donc vers d’autres cieux, sur le plan économique aussi. Quand M. De Wever se lance dans un discours antifrancophone, il se garde bien de mentionner que l’un des principaux clients de la Flandre n’est autre que la Wallonie. A force de discréditer le sud du pays, les réactions d’hostilité finiront par voir le jour. […] Plutôt que d’accuser les autres de tous les maux, de pratiquer une défense du néerlandais par des tracasseries administratives ou des manifestations véhémentes du TAK, il serait bien plus profitable pour tous de créer une véritable politique positive de promotion de la seconde langue tant dans le nord que dans le sud du pays. Si le populisme de M. De Wever pousse plus de 30 % des Flamands et Flamandes à se montrer hostiles envers ceux qui ne partagent pas son repli sur soi, il mène par voie de conséquence ces mêmes 30 % vers une lente agonie économique et culturelle. Mais les populistes n’en ont cure. Ils cultivent la méconnaissance de l’autre. Empêtrés dans leur vision à court terme, ils ne se soucient que de leurs propres intérêts politiques, se servant du sentiment simpliste d’injustice et d’exploités qu’ils répandent au travers de discours sans nuances. La richesse culturelle flamande et la langue néerlandaise ne méritent pas ce triste sort. Il est urgent que les politiciens raisonnables de la Région flamande combattent énergiquement cet obscurantisme et rendent aux Flamand(e)s l’image d’une communauté ouverte et accueillante qu’ils ont toujours été. Et, n’en déplaise aux extrémistes, que l’on entende encore dans les commerces tant à Koksijde qu’à Durbuy le même  » Goeiedag, bonjour « .

URBAIN VAN PACHTERBEKE, TOURNAI, PAR COURRIEL

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